Le tri des déchets bientôt obligatoire à Genève
Vendredi soir, le Grand Conseil a adopté une loi qui rend obligatoire le tri des déchets: la mesure est inédite en Suisse. Les privés, mais aussi les entreprises et les entités publiques pourront être amendés. Reste la question de la mise en application de cette loi.
À Genève, le tri des déchets sera bientôt obligatoire. Fini donc les cannettes et autres cartons à la poubelle, sous peine d’amende. La contravention pourrait s’élever à quelques centaines de francs, la loi devrait entrer en vigueur début 2023: «Ce sont les communes qui sont responsables de la mise en œuvre, puisque ce sont les communes qui détiennent le monopole de collecte des déchets urbains. Ensuite, qui dit obligation de tri dit vérifier si les citoyens et les entreprises ont bien trié leurs déchets. Donc ça pourra passer par l’ouverture de sacs» développe Matthieu Raeis, chef du Secteur déchets au Canton. Les fonctionnaires communaux et les employés des entreprises de collectes de déchets pourront inspecter les sacs. Les communes n’ont toutefois pas de moyens supplémentaires dédiés pour ces contrôles.
Cibler les poubelles à contrôler
Les poubelles ne seront pas vérifiées au hasard, certains critères permettront de cibler les contrevenants: «Un sac de 35 litres bien trié pèse moins de deux kilos. À partir du moment où vous mettez des biodéchets, du verre ou du carton, le poids du sac augmente. Donc les critères qui vont mener à l’ouverture des sacs il y aura le poids, la forme du sac, et les éventuels bruits qu’il émet» explique Matthieu Raeis. Dans le viseur du Conseil d’État: tous les déchets qui sont récupérés dans les centres de tri. Le chef de secteur liste: «On cible particulièrement les biodéchets, le papier carton et le verre qui à eux trois constituent plus de la moitié des déchets qui sont envoyés aux Cheneviers. Mais on cible aussi l’aluminium, le fer blanc, les déchets spéciaux, les déchets électroniques et le PET».
Éviter les sanctions disproportionnées
Pour les étourdis, pas de panique, une certaine compréhension sera de mise: «Si on retrouve une peau de banane ou juste une enveloppe dans la poubelle, ça ne va pas conduire à une sanction parce que ce serait disproportionné» temporise Matthieu Raeis. Genève résiste donc toujours à la taxe au sac, et préfère miser sur la réduction des déchets à incinérer. La loi prévoit encore l’interdiction du plastique à usage unique dans la restauration, et l’obligation d’incinérer les déchets sur le territoire genevois.
Le Conseil d’État vise une baisse de 25% des déchets incinérables d’ici 2025.