Le drame de Vessy n'a pas livré tous ses secrets

Le mystère reste entier sur les causes de la mort de deux personnes et d’un chien jeudi dernier sur les bords de l’Arve près de la centrale hydroélectrique de Vessy. Les autorités et les SIG gardent le silence le temps de l’enquête, mais la thèse d’un défaut électrique prend de l’ampleur, d’autant qu’il y a eu des précédents.

Un parterre de fleurs sur les bords de l’Arve pour rendre hommage aux deux victimes mortes après que l’une d’elle ait tenté de sauver son chien qui a coulé en allant dans la rivière. Un drame qui s’est joué dans une zone équipée d’un système électrique de guidage des poissons pour les empêcher d’aller vers les turbines de cette centrale hydroélectrique.

Un système unique dans le canton, mais qui existe ailleurs en Suisse.

Installé en 2008, cet équipement fabriqué par une société américaine est éprouvé, et doit être vérifié deux fois par an. Ce système ne fait que produire un courant de faible intensité qui n’envoie pas de décharge, mais qui suffit à dévier les poissons de leur trajectoire.

Y a-t-il eu un défaut de maintenance ? Un problème technique ? Mutisme total de la part des autorités et des SIG, dont la parole est verrouillée par le Ministère public le temps de l’enquête.

Un temps qui n’est pas celui du deuil. L’une des victimes, la jeune policière de 28 ans a été inhumée ce matin. La thèse du défaut électrique est la piste la plus sérieuse. Une promeneuse nous indiquait vendredi que son chien était sorti en hurlant au début de l’été au même endroit. Selon nos informations, des pêcheurs ont déjà en 2013 constaté de l’électricité dans l’eau avec plusieurs poissons morts sans qu’il ne soit possible de faire un lien.

Sur les lieux du drame, aucun panneau n’informe du dispositif, ni n’interdit d’accéder aux berges prisées par de nombreux promeneurs. Seule une indication alertant sur une possible montée soudaine des eaux est installée, masquée par la végétation. Plus loin un autre panneau demande de tenir son animal en laisse, mais à côté du transformateur électrique sous scellé, au milieu des ruches, il n’est fait aucune mention d’une interdiction de baignade.