Genève

Prisons: «On voit qu'il n'y a pas de direction»

12.09.2022 19h33 Rédaction

À Champ-Dollon comme à la Clairière, les problèmes s’accumulent. Peut-on attendre 2030? La députée verte Dilara Bayrak est notre invitée.

Cet été, ce sont des températures dangereusement élevées qui ont été constatées dans la vétuste prison de Champ-Dollon. Prison dont la réforme organisationnelle n’est pas toujours déployée. Et la semaine dernière, la Tribune de Genève et Blick publiaient des enquêtes préoccupantes sur le fonctionnement de la Clairière, centre de détention pour mineurs. L’absentéisme dans l’établissement est à 15%, mais le Conseil d’État n’a pas pour l’instant agi. 

 «Ça ne va pas, réagit Dilara Bayrak. Les détenus n’ont pas à souffrir des dysfonctionnements qui ont lieu dans l’organisation de personnes qui sont censées travailler à la Clairière. J’ai eu de la peine à croire ce que j’ai lu, surtout parce qu’il s’agit de jeunes qui sont vulnérables.»

«Nous avons des devoirs»

La députée se dit «choquée» et déclare «avoir envie de savoir pourquoi on en est arrivé là». Selon elle, le Grand Conseil n’était pas au courant de la situation avant cette enquête. Pourtant, il faut que Genève aille de l’avant en terme de politique carcérale. «On voit qu’il n’y a pas de direction, on est toujours sur une vision très punitive, plutôt que de savoir comment vider les prisons, étudier comment les gens tombent dans la délinquance et comment éviter la récidive.»

Dilara Bayrak avait interpelé le Conseil d’État cet été au sujet des fortes chaleurs à Champ-Dollon. «On m’a répondu que certaines cellules pouvaient atteindre entre 14 et 38 degrés. Champ-Dollon est une prison surpeuplée, avec des personnes qui sont uniquement en détention provisoire», explique la députée. Selon elle, il n’y aura pas de changement avant 2030 et la nouvelle prison, «alors que l'on a les moyens de mettre des plans canicule. En tant qu’État, si nous avons le droit d’enfermer ces personnes, nous avons des devoirs envers elles.»