Genève

À Satigny, une petite victoire des opposants à la décharge

16.09.2022 18h36 Céline Argento

mâchefers

À Satigny, le dossier de future décharge a bien du mal à avancer. Les investigations pour sonder les sols ne pourront pas encore commencer. L’Etat avait demandé à avancer même en cas de recours. Le tribunal s'est plutôt rangé du côté des opposants. Pendant ce temps, nos résidus de déchets non brulés, les mâchefers, sont exportés dans le Jura

Nous sommes à Satigny. C’est ici que la future décharge de mâchefers doit être construite. Pour ce faire, des investigations dans les sols doivent être menées. Les opposants refusent ces sondages. En mars dernier, les équipes du canton avaient dû rebrousser chemin face à la détermination des propriétaires et élus de la commune. 

Investigations forcées 

Fin juin, l’Etat a donc serré la vis auprès des propriétaires par voie postale. Comme ici dans l’une des lettres reçue par une Satignote: «Le département du territoire ordonne de tolérer les investigations géologiques et géophysiques prévues par le Gesdec. La présente décision est exécutoire nonobstant recours». Pour faire simple, l’Etat voulait pouvoir avancer même en cas de recours, en attendant que la justice accorde ou non le droit de réaliser ces investigations. Finalement, le tribunal s’est rangé du coté des opposants, représentés par le commune de Satigny. L’Etat doit donc prendre son mal en patience: «Nous prenons acte et attendons la décision sur le fond […] Les investigations reprendrons dès que le tribunal aura tranché. Les échanges d'écriture sont en cours et la décision devrait intervenir prochainement.»

Aucune solution après 2024

En attendant, d’autres sites genevois seront ils étudiés pour une future décharge ? Non répond le département du Territoire: «La stratégie consiste à investiguer prioritairement Satigny». Les opposants, dont Willy Cretegny assurent qu’ils ne font pas obstruction. Ils voulaient des garanties dans la nouvelle loi déchets, qui ne sont pas présentes selon eux dans la mouture votée. Ils demandaient un tri final des poubelles noires juste avant incinération: «Notre volonté c'est d'extraire les éléments toxiques des déchets incinérés.» La commune n’exclut pas de lancer un référendum contre la nouvelle loi déchet. En attendant, nos résidus de déchets brulés doivent être exportés dans le Jura. Pour après 2024, le canton n’a pas de solution.