Genève

La communauté iranienne de Genève inquiète

22.09.2022 17h57 Delphine Palma

iran

Alors que les manifestations se multiplient en Iran, l’inquiétude gagne des membres de la communauté iranienne de Genève. Ces dernières heures, la République Islamique a bloqué les réseaux sociaux et restreint internet, plongeant dans l’incertitude de nombreux Iraniens de Suisse.

Depuis hier, Shiva Khosravi est sans nouvelles de ses parents et de ses amis à Téhéran. «On leur pose la question s’ils vont bien, s’ils ont Internet, mais pour l’instant pas de réponse», glisse la jeune fille.

Inquiétude et espoir 

WhatsApp et Instagram ne fonctionnent plus, et le réseau internet est fortement restreint. Alors l’inquiétude monte chez cette jeune iranienne qui regarde de loin ses parents et amis descendre dans la rue. 

Inquiétude, et espoir aussi. Shiva, jeune artiste, et militante des droits de l’homme, rêve de changement de régime. «Les gens sont tellement fatigués de toutes ces restrictions, du non-respect du droit des femmes. Les gens là-bas me disent que c’est la première fois qu’ils voient tout le monde ensemble, dans la rue.» 

Contre la police des moeurs

Darius Azarpey, Suisse-Iranien et député PLR au Grand Conseil, ne condamne pas le régime actuel. Pour lui, ces manifestations s'expriment avant tout contre le fonctionnement de la police des moeurs. «Il y a une demande très claire pour que la police des mœurs ne commette plus ce genre de choses», explique M. Azarpey. «J’ai assez d’espoir sur le fait que cette réforme puisse être prise en compte avec le régime actuel.»

Darius Azarpey précise: «Je condamne ce que le gouvernement a fait, ce que la police des moeurs a fait. Je rappelle qu'il y a une volonté de la population que ça change, et de façon très rapide.»

Ce dimanche, une nouvelle manifestation des Iraniens de Genève est prévue et attend l’autorisation officielle. Une manifestation apolitique, en soutien au peuple iranien, précise les organisateurs.