Genève présente son essai pilote de Cannabinothèque
La vente régulée de cannabis pourrait bientôt voir le jour à Genève. Un essai pilote a été présenté aujourd’hui. Derrière ce lieu de vente, une étude scientifique et un programme de prévention menés par l’association CHANGE, les HUG et l’université.
La Cannabinothèque, c’est le nom de l’essai pilote présenté cet après-midi à la presse. Un projet scientifique de vente régulée de cannabis qui n’attend plus que sa validation par l’Office Fédérale de Santé publique. « Un projet original, car il ne se concentre pas sur l'usage médécinal du cannabis», précise Mauro Poggia, conseiller d'Etat en charge de la santé.
Cannabinothèque c’est aussi le nom du futur point de vente, même si sa localisation n'est pas encore dévoilée. La seule chose que l’on sait c’est que ce local sera situé à Vernier, sur un axe bien desservi par rapport au centre de Genève.
Le projet se déroulera sur 4 ans, avec pour public cible des personnes ayant un usage de cannabis à but récréatif. Les règles sont simples: être majeur, avec une consommation assez régulière, habiter à Genève et ne pas avoir été hospitalisé pour des problèmes liés à la drogue
Conditions et critères
Le point de vente pourra accueillir 1000 personnes au maximum, chacune entrant dans l’étude scientifique pour une durée minimum de 12 mois. Quant au produit en lui-même, il devra respecter des critères de production : être bio et cultivé à l’extérieur, via des agriculteurs locaux. Lors de sa vente, le cannabis présentera un taux de THC de 20%, moins fort que sur le marché noir et sera régulé à 10g par participants et par mois.
Ruth Dreifuss: «Nous voulons voir les effets d’un marché contrôlé»
«Le problème d'un marché illégal, c'est que les modes de consommations, les rituels et ce qui est considéré comme un "bon" produit, tout cela est défini par les dealers et les consommateurs. Là on a un objectif santé publique. Mais le but ce n'est pas de viser l'abstinence pour ces personnes, c'est de diminuer les risques associés à la consommation de produits addictogène.» détaille le professeur Daniele Zullino, investigateur principal dans cette étude, au service addictologie des HUG.
Si le projet passe la rampe de l’OFSP, les premières plantations pourront être lancés au mois de mars, pour une ouverture du point de vente en juin 2023.