Genève

Pour les défenseurs du patrimoine, l'espoir de sauver "La Gradeline" s'éloigne

04.10.2022 18h22 Delphine Palma

pelleteuse

Pelleteuses et ouvriers sont déjà dans le jardin, mais les défenseurs de la villa Gradeline, ce chalet urbain historique, ne peuvent se résoudre à la voir disparaître. Surtout qu’un ultime recours au Tribunal Fédéral (TF) est toujours possible. Mais pour l’Etat, le débat a déjà eu lieu. 

Les ouvriers s’affairent dans le jardin de la villa Gradeline cet après-midi, sous le regard inquiet de l’association SOS patrimoine Genève CEG. Depuis des mois, les militants tentent de sauver cet ancien chalet urbain de la destruction. 

«L’Etat déclare l’urgence climatique et voilà ce qu’il fait! »

Après une décision officielle de l’Etat de ne pas préserver la demeure, puis un arbitrage de la cour de justice en leur défaveur, les défenseurs du patrimoine ont jusqu’au 13 octobre pour saisir le Tribunal Fédéral. L’arrivée des ouvriers depuis ce lundi est vécue comme un affront. « La commission des monuments, de la nature et des sites est censée protéger les monuments et la nature », souffle Miguel Bueno de l’association de défense du patrimoine. « Vous voyez bien qu’ici, dans cet écrin de nature, on a déjà commencé à couper les arbres avant même qu’une décision ne soit prise. L’Etat déclare l’urgence climatique et voilà ce qu’il fait! »

Mobilier de valeurs 

Si les travaux ont pu commencer, c’est que dans ce cas, un recours au TF n’aurait pas d’effet suspensif.

 Pour cette demeure, ayant appartenu à une riche famille de ferronniers d’art, la pesée d’intérêt a déjà eu lieu répond l’Etat. Pour l’office du patrimoine et des sites, la valeur prépondérante réside avant tout dans les objets mobiliers en fer forgé de la maison. « Pour préserver ce qui avait de la valeur, c’est-à-dire le mobilier, l’Etat s’est approché du Musée d’Art et d’Histoire qui a été intéressé et d’accord de reprendre tous ces éléments d’importance », explique Pierre-Yves Girard, le directeur de l’Office en question.

Malgré la présence des pelleteuses dans le jardin, les défenseurs ne se résigne pas à voir ce grand chalet disparaître. Ils saisiront, quoi qu’il arrive, la justice fédérale ces prochains jours.