Des associations dénoncent des restrictions du droit à manifester
Une atteinte à la démocratie, c’est en ces termes que plusieurs associations dénoncent une restriction au droit de manifester à Genève. Les demandes d’autorisation sont jugées contraignantes, l’annonce simple doit prévaloir selon ces associations qui demandent un changement de loi.
Pour manifester à Genève, il faut déposer une demande 30 jours avant, ou dans les 48 heures pour un évènement exceptionnel. Si ce délai n’est pas respecté, des émoluments de 20 à 500 CHF peuvent être demandés aux organisateurs qui restent pénalement responsables en cas de débordement. Plusieurs associations, comme le comité 1er mai, la grève féministe et la coordination anti-OMC dénoncent des mesures dignes d’un état totalitaire.
Pour Raphaël Roux, membre de la coordination genevoise pour le droit de manifester, les amendes pleuvent, alors que beaucoup sont annulées en justice. Anuka Schubert, représentante des milieux féministes constate des intimidations de la part de la police ou des changements de parcours imposés.
Une annonce au lieu d'une autorisation.
Ces associations plaident pour une simple annonce au lieu d’une demande d’autorisation comme ce fut le cas lors du cortège du 1er mai ou de la manifestation féministe en juin dernier. Un processus qui impose tout de même des réunions avec la police pour les mesures sécuritaires mais jugées plus contraignantes. "En cas d'annonce, la police nous demande par exemple d'assurer la sécurité routière, charge à elle de maintenir l'ordre" plaide Raphaël Roux.
Ces associations continueront de pratiquer l’annonce plutôt que la demande d’autorisation, mais ils veulent sécuriser le processus en l’inscrivant dans la loi. Un projet qui sera déposé prochainement par des membres de l’alternative.
Mauro Poggia: «La population genevoise ne veut pas l’anarchie»
Le conseiller d’État réfute toute forme de carcan administratif: «Certains voudraient qu'il suffise que l’on annonce une manifestation pour l’autoriser. Imaginez que j’ai des annonces pour après-demain, deux associations sur le Pont du Mont-blanc, l’une le matin, l’autre l’après-midi. Il faudrait que je prenne acte, c’est tout simplement impossible. Toute liberté a des limites. Lorsque l’on veut utiliser de manière exclusive le domaine public, il faut une autorisation du domaine public, c’est notre loi qui le veut. La population genevoise ne veut pas l’anarchie. Elle veut que ces manifestations soient annoncées, régulées, encadrées, sinon demain ce sera le chaos.