Genève

«Le PS s'est englué à faire de la morale»

21.10.2022 18h32 Denis PALMA

rédaction

«Le parti socialiste s’est englué à faire de la morale». C’est la réaction du député socialiste Alberto Velasco à l’interview de son collègue de Parti Youniss Mussa accordé hier au journal Le Temps qui a fait grand bruit à gauche. Ce dernier y dépend un PS loin de ses valeurs sociale et populaire. 

Cette interview a jeté un pavé dans la mare. Le jeune député Youniss Mussa y dépeint un parti socialiste bobo et moralisateur, enclin à l’instar des Verts à interdire. Interdire la fan zone, la course de Verbois ou la consommation de viande. Invité de Pascal Décaillet hier, il milite pour un retour du PS à ses valeurs. Le parti socialiste doit revenir sur ces fondamentaux.

«Avec la crise du covid, les jeunes cherchent un emploi, les gens sont précarisés et se demandent comment ils vont se chauffer cet hiver. Et nous on en est à débattre s’il faut oui ou non manger un bout de viande», s’insurge le jeune député PS de 25 ans faisnt ainsi allusion à la volonté ders verts d’imposer l’interdiction de consommer de la viande à ses propres élus lorsque ces dernières sont dans l’exercice de leurs fonctions.  

La morale paralysent le parti

Alberto Velasco abonde dans son sens. La pensée bobo et la morale «paralysent le parti» dit-il. « Le parti socialiste depuis un certain temps s’est amusé à faire de la morale après l’affaire Maudet. Alors que la politique n’a rien à voir avec la morale. Il s’agit de conquérir le pouvoir afin de redistribuer les richesses», explique le député socialiste.  

Un autre député reprend une partie de la critique envers sa propre famille politique. Romain de Sainte Marie estime aussi que le PS doit «se recentrer sur ces valeurs» : «je vais être très direct, quand les socialistes parlent environnement cela rapporte des voix aux Verts tant mieux, se sont nos alliés. Par contre, cela n’amène pas de voix aux socialistes», analyse froidement l’élu. 

Ne pas opposer les Genevois 

Le président du Parti s’est évertué à éteindre le feu. Circulerz il n’y a rien à voir. «Les gens au parti sont multiples. Il ne faut pas les mettre dans une case bobo ou populaire. Lorsque l’on défend nos idées à travers nos projets de loi, nous défendons tous les Genevois. Ils ne faut pas les opposer», raconte Thomas Wenger un brin agacé par ce lavage de linge sale sur la place publique.  

Pour le sociologue Sandro Cattacin, observe un changement de l’électorat le parti socialiste depuis les années 80 date à partir de laquelle la classe ouvrière a commencé à diminuer. «On passe dès lors à d’une logique de classes à une logique basée sur différents styles de vie des différentes minorisation qui existent et c’est là où le parti socialiste trouve son public. C’est-à-dire dans la défense d’une liberté d’exister», analyse le sociologue de l’Unige.    

Un parti socialiste bobo déconnecté de ses valeurs? Assiste-t-on a une lente érosion de l’électorat du PS comme en France? Réponse dans les urnes le 2 avril prochain.