Genève

A l'aéroport, des agents de sûreté se disent à bout

01.11.2022 17h51 Delphine Palma

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Un nouveau conflit social couve à l’Aéroport de Genève. Les employés de l’entreprise Custodio, qui gère une partie des contrôles de sûreté, se disent à bout. Une augmentation de salaire leur a été accordée pour 2023. Mais les conditions de travail et le management sont pointés du doigt.

Cet employé que nous appelerons Anton travaille chez Custodio depuis un long moment. Anonymement, il est d’accord de nous parler de son travail. Des tâches d’agent de sûreté qu’il aime, mais rendues invivables, dit-il, par la pression de sa hiérarchie. « Sur le terrain, les chefs passent comme en prison. Ils ne leur manquent que la matraque à la main », souffle Anton. « Dès que quelque chose ne va pas, mise à pied, menace de mise à pied, menace de licenciement ou de baisse du taux d’activité. » 

« Ils sont là pour faire le maximum d’argent. Nos plaintes sur les conditions de travail, ils s'en foutent» 

Malaise profond 

À Cointrin, à côté des agents de Genève-Aéroport, 2 entreprises privées, dont Custodio, gèrent les contrôles de sûreté des bagages et des passagers. Cet été, presque la totalité des employés de l’enseigne a signé une pétition pour demander une revalorisation salariale et de meilleures prestations. Une conciliation devant la chambre des relations collectives de travail a permis un compromis sur la planification des vacances.

Mais sur le fond, les agents n’ont pas été entendus, estime leur représentant syndical. Jamshid Pouranpir du SSP dénonce un profond malaise. « Le taux d’absence est très élevé, un tiers du personnel se trouve en arrêt. Il y a un tournus très important dans la société, et les employés ont perdu confiance dans le management. »

Revalorisation salariale et menace de grève

Pour 2023, Custodio vient d’annoncer une revalorisation des salaires de 3 %. Une hausse supérieure à celles d’autres entreprises du secteur précise la société de sécurité. Une remise à niveau d’une partie des heures négatives est également envisagées.

«Une hausse des salaires de 3% a pu être prévue dès le 1er janvier prochain, ce qui est supérieur à ce qui est annoncé par d’autres entreprises ou entités publiques.»

Mais la colère gronde tout de même. Et certains employés parlent de grève. 
Celle-ci sera considérée comme une violation du contrat de travail a déjà prévenu la direction.

Un avertissement, nous en avons nous-même reçu un ce matin de Custodio. « Dans ces circonstances, pour la bonne forme, nous réservons nos droits si des personnes devaient colporter des propos pouvant porter atteinte à la personnalité de notre entreprise», précisait l'entreprise dans un email qu'elle nous a envoyé. 

Contacté sur le fond du dossier, Genève-Aéroport répond veiller à l’application des CCT sur son site.