Genève

Le Grand Conseil réorganise la police cantonale

04.11.2022 16h59 Vincent Ulrich

Grand Conseil

Le Grand Conseil a largement accepté jeudi soir de réviser la Loi sur la police. L'ancien texte, porté par Pierre Maudet en son temps, n’aura donc tenu que six ans. Les six services de police seront fondus en deux: la gendarmerie et la police judiciaire. La formation des aspirants sera à nouveau donnée à Genève, et non plus à Savatan.

Genève a une nouvelle loi sur la police. Le Grand Conseil a voté ce jeudi soir à une très large majorité en faveur du projet de révision proposé par le député Ensemble à Gauche Jean Batou. Concrètement, la révision porte sur deux aspects.

«Des ronds-de-cuir»

Tout d’abord, les six services de police, créés dans la loi de 2016 sont fondus en deux corps: la gendarmerie, et la police judiciaire. Président de la comission judiciaire et de la police, Sébastien Desfayes (Le Centre) déplore une organisation qui créait des policiers du bureau, délaissant le terrain: «On assiste à un déplacement des effectifs. Loin d'être sur le terrain, ils sont aujourd'hui dans les bureaux. On a des ronds-de-cuir, alors qu'on a besoin de personnes sur le terrain.»

Ensuite, la formation, délocalisée à Savatan, sera ramenée à Genève dans les deux ans. Sébastien Desfayes ne décolère pas de la formation sur le site chablaisien: «On a aujourd'hui, à Savatan, une formation militaire! Une formation qui ressemble à celle dispensée à des milices, et pas une formation pour une police républicaine.»

Un travail «pas digne d'un parlement»

Si l’acceptation de la révision fut large au parlement, avec le seul PLR en opposant, Mauro Poggia a tenté tant bien que mal de défendre la loi initiale. Le Conseiller d’État a multiplié les amendements. Onze modifications ont été proposées, trois seulement ont été accepté par le Grand Conseil. «C'est vrai que ce sont des amendements pour sauver les meubles par rapport à la casse de vous avez fait, admet le ministre. Le travail qui a été fait en commission n'est pas digne d'un parlement.»

Héritage de Pierre Maudet, qui en a parfois pris pour son grade lors des débats, la Loi sur la police de 2016 n’aura duré que six ans. La nouvelle révision devrait en vigueur en 2023.