Des monnaies genevoises aux enchères pour la "vente du siècle"

Elles ont traversé les époques, sont passées de main en main, et de bourse en bourse pour finalement atterrir chez un collectionneur des plus fervent. Aujourd’hui la plus importante collection de monnaies genevoises est mise aux enchères lundi 14 et mardi 15 novembre. La vente du siècle pour les spécialistes, si bien que certaines pièces pourraient faire s’envoler les enchères et vider les portes-monnaies. 

"Post Tenebras Lux". La devise de Genève est à peine effacée par le temps. Cette pièce en or de la fin du XVI ème siècle fait partie d’une des plus importantes collection de monnaies genevoise. Toutes doivent être vendues aux enchères dans quelques jours. Un événement que le monde de la numismatique attend depuis plus de 100 ans. « C’est une collection extraordinaire par le nombre d’exemplaires et par le nombre de raretés, voire de pièces uniques qui la composent », s’enthousiasme Frank Baldacci le patron de la maison de vente, Numismatica Genevensis. « C’est une collection montée pendant plus de 50 ans par un amoureux de la ville, qui avait à coeur de sauvegarder le patrimoine genevois de ces petits témoins d’histoire. »

De Clovis à l'époque de l'Escalade

Des petits témoins d’histoire, comme cette toute petite pièce en or de l’époque mérovingienne frappée à Genève il y a près de 1500 ans. Des monnaies d’exception, dont les enchères démarrent à plusieurs dizaines de milliers de francs. Des pièces de tous les jours aussi, à quelques centaines de francs. Cette jolie petit monnaie d’argent , par exemple, date de 1602.

«La monnaie doit rester un instrument de partage. »

Au Musée d’Art et d’Histoire, on attend cette vente du siècle avec beaucoup d’intérêt. Le musée genevois souhaite acquérir plusieurs monnaies pour compléter sa collection. Pour le conservateur, ce type de vente n’est pas un problème, il y en a de toute manière pour tous le monde. «En numismatique c’est toujours des multiples », explique le conservateur en charge des monnaies et médailles du MAH, Gilles Perret. « La collection du Musée d’Art et d’Histoire est déjà la référence. Il est aussi important qu’il y ait des collectionneurs et des gens qui s’intéressent à ces morceaux d’histoire.  La monnaie doit rester un instrument de partage. »

Aux enchères, un gros morceau d’histoire passera aussi sous le marteau. Une pièce bâloise en or d’exception. Mais pour elle, il faudra avoir une bourse bien remplie . Les enchères démarrent à 600’000 CHF.