Genève

La Cité Bleue se fait nouvelle

10.11.2022 18h13 Julie Zaugg

cité bleue

Elle était d’abord connue sous le nom de Salle Patinio, en 68, avant d’être renommée Cité Bleue. Aujourd’hui le théâtre octogonal accolé à la Cité Universitaire de Champel fait peau neuve. Un projet de longue haleine pour transformer cet espace en un tout nouveau lieu de rencontres et de créations artistiques. Visite de chantier. 

C’est un nouveau souffle pour la Cité Bleue. Un nouveau visage aussi, dans ce premier espace tout de béton vêtu que nous a présenté aujourd’hui le chef d’orchestre et nouveau directeur général Leonardo García Alarcón. «Le théâtre de la Cité Bleue ce n'est plus un théâtre pour 320 personnes, c'est aujourd'hui un instrument de communication de part le monde. Ce sera un lieu d'hommage, aux artistes mais aussi à la culture genevoise. Hommage à l'année 68, date à laquelle la salle a été créée!» détaille-t-il. 

Au dehors l’ancienne salle Patiño en est plein chantier. Depuis janvier, à défaut de danseurs, c’est un ballet d’ouvriers et d’architectes qui se déroule. À ce stade, il faut réussir à se projeter… d’abord dans le hall d’entrée, mais aussi et surtout dans la salle de spectacle -ici depuis les futur gradins.

Refonte de la scène et de l'acoustique

Le toit a dû être détruit pour être reconstruit selon des critères d’insonorisations particuliers. Dans la fosse, une plateforme mécanique permettra aux musiciens de performer depuis 3 hauteurs différentes… Basse, intermédiaire ou sur le même plan que la scène. Ils pourront par ailleurs compter sur un système électroacoustique jamais utilisé en Suisse, baptisé Constellation

«C'est un maillage de micros et de haut-parleurs qui va capter le son, dilater l'espace et permettre au projet artistique de développer dans un volume plus grand ou plus petit qu'il ne le serait à l'heure actuelle» nous dit l'expert acousticien Nicolas Gallaud. 

Un chantier de grande ampleur

La livraison de la salle est prévue pour décembre 2023, avec une ouverture estimée au printemps 2024. Une délai compliqué à tenir niveau travaux. Le contexte géopolitique en Ukraine ne facilite pas la tâche. «C'était une problématique, notamment sur les aciers. Nous n'avons pas obtenu ce que l'on voulait en termes de délai, mais nous recherchons ailleurs bien entendu», détaille Pierre Bosson, architecte pour le bureau PIBO. 

À cela s’ajoute d’autres challenges «comme arriver à additionner toutes les couches technologiques dans un lieu dont la géométrie est déjà définie, dont nous héritons. Et le faire sans trahir cet héritage... puis éventuellement ajouter un petit supplément d'âme à cet endroit qui en a déjà beaucoup» explique son partenaire sur le projet, Stéphane Agazzi, du bureau d'architecte A&HM. 

Une nouvelle vie pour cette Cité Bleue, avec le rêve du directeur d’y insulfler un esprit fédérateur. En attendant la fin des travaux, l’espace ouvrira ses portes ce samedi 12 novembre pour une série de concerts et d’ateliers gratuits.