Genève

Caroline Marti: «Ce n’est pas aux locataires de faire l’effort»

10.11.2022 19h38 Rédaction

Ponctionner les propriétaires qui ne font pas de rénovation énergétique des bâtiments et avec cette manne, aider financièrement les locataires. C’est l’idée proposée dans deux projets de loi portés par la députée PS Caroline Marti.

Une hausse de l’impôt immobilier, voilà ce que veut la député Caroline Marti pour les immeubles les moins efficients. «C’est une manière de mettre à contribution le propriétaire pour une partie des charges. Cela ne toucherait pas l’ensemble des propriétaires, mais seulement ceux qui n’ont pas fait l’effort ces dernières années de faire les travaux énergétiques qui s’imposaient», se défend la députée. Ce malus servirait à aider les locataires concernés par une faible isolation dans leur logement.

Les Verts soutiennent ce projet de loi: «C’est bien que l’on trouve un mécanisme pour répercuter ce que les propriétaires n’ont pas investi sur les locataires, souligne le député Pierre Eckert. Ceci dit, ici on a le bâton et non la carotte, ce qui permettrait d’inciter un certain nombre de propriétaires à rénover.» Pour Caroline Marti, «on doit arriver à la rénovation. L’avantage du projet de loi que je dépose, c’est que l’on aboutit à une réponse immédiate, à l’heure où les locataires voient leurs dépenses de chauffage augmenter drastiquement.»

Une rénovation qui coûte cher

Christophe Aumenier, ancien député PLR et directeur de la Chambre genevoise immobilière, est lui, opposé à ce projet: «Ce n’est pas par la voie de la fiscalité qu’il faut agir, mais par celle du subventionnement», explique-t-il. Pour lui, la proposition de la députée Marti aura des conséquences pour les contribuables: «Le plus grand propriétaire du canton, c’est la Caisse de pension des fonctionnaires genevois (CPEG). Ce projet va soit diminuer les rentes, soit faire que la caisse va payer plus.» Caroline Marti rappelle qu’une partie des immeubles de la CPEG est aux normes et explique que cela ne pourrait coûter à ce parc que «quelques dizaines voire centaines de milliers de francs par an, sur une fortune totale d’une vingtaine de milliards.»

La rénovation coûte plus de 1’000 francs du m2. Pourrait-on alors imaginer une aide du locataire pour la rénovation? «On a les loyers les plus chers de Suisse, ce n’est pas aux locataires de faire l’effort. L’entretien du bâtiment incombe au propriétaire», conclut la députée.