La bronchiolite provoque de très longues heures d'attente aux urgences
Les urgences pédiatriques des HUG n’ont jamais connu un tel encombrement. L’épidémie précoce de bronchiolite, met fortement sous tension l’hôpital des enfants. Pour la première fois, Genève doit transférer des petits patients vers d’autres hôpitaux romands. Mais toute la Suisse est à flux tendu. Les spécialistes sont inquiets pour l’arrivée de l’hiver.
Il fallait attendre longtemps, 5 à 7 heures ce jeudi après-midi pour être pris en charge. Comme beaucoup de petits patients venu aux HUG ce jour-là, Santino, 4 ans, souffre d’une infection respiratoire, une bronchite, ou bronchiolite pour les moins de 2 ans. Très précoce cette année, et particulièrement virulente, l’épidémie met l’hôpital des enfants sous forte tension. James, infirmier aux urgences, confirme que le stress est à son comble. « Psychologiquement et physiquement, c’est assez pesant. On essaie de faire les choses au mieux, mais avec les temps d’attente et l’anxiété des parents, on n'arrive pas toujours à gérer.
«Pour faire face, on pousse les murs»
Tous les hôpitaux suisses sont touchés de la même manière que les HUG en ce mois de novembre. Urgences saturées et peu de lits disponibles pour les hospitalisations. Fautes de lits ce jeudi, des patients attendent donc une place dans le couloir. D’autres, entre 10 et 20 depuis le début de la vague, ont déjà été transférés vers des hôpitaux romands.
Le professeur Manzano, est justement en train de finaliser un tel transfert. Une nouveauté, car les HUG sont habitués à plutôt accueillir des malades. « Pour faire face, on ouvre plus de lits. On pousse les murs, on arrive à trouver des infirmiers. Avec chaque ouverture de lit, on se sent tout de suite soulagés aux urgences. »
Forte fréquentation et manque de personnel
Depuis plusieurs mois, les spécialistes tirent pourtant la sonnette d’alarme. Dans toutes la Suisse, les consultations aux urgences pédiatriques ont explosé après le COVID. Et le manque de personnel ne fait qu’aggraver les délais d’attente et le manque de lits. « Il est difficile de trouver des infirmiers capables de s’occuper d’enfants gravement malades, détaille le professeur Manzano. Ce problème est encore plus aigu aux soins intensifs, puisqu’il faut plusieurs années de formation pour travailler dans un tel service. »
Mauvaise nouvelle pour les urgentistes, le pic de l’épidémie n’est toujours pas atteint en Suisse. Les parents sont encouragés à consulter leurs pédiatres si la prise en charge n’est pas urgente. Mais eux aussi sont fortement sollicités.