Genève

La nomination du futur recteur crée la controverse

22.11.2022 18h28 Pablo Sanchez

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La nomination du futur recteur de l’Université de Genève fait l’objet de controverses. Après la fuite de certaines informations dans la presse, le public a appris que les deux candidats restants dans la course proviennent d’universités étrangères. Le candidat local, Jérôme Lacour, a été écarté du processus de sélection. Dans le monde intellectuel et politique genevois, la décision fait réagir.

Qui sera à la tête de l’Université de Genève à l'été 2023 ? La question crée des remous dans la cité de Calvin. La Tribune de Genève l’a révélé début novembre : Jérôme Lacour, doyen de la Faculté des Sciences depuis 2014, n’est pas retenu pour la suite du processus. Le choix se fera donc entre Jean-Michel Rigo et Eric Bauce, tous deux issus d’universités étrangères. L’écrivain Metin Arditi, dont la fondation décerne plusieurs prix universitaires chaque année, a pris position récemment dans la presse. Il soutient : «L'assemblée devrait avoir la sagesse et le recul de dire on recommence.»

L’assemblée, c’est elle qui choisi le futur recteur. Elle est composée de 45 personnes, tous départements universitaires confondus. Après plusieurs auditions, le candidat choisi est soumis au Conseil d’Etat, qui valide ou non. Mais si le Conseil d’Etat accepte un candidat étranger, on risque un problème d’acceptation au sein de l’université, d’après Metin Arditi. A contrario, si le Conseil d’Etat refuse, le malaise prendra une tournure politique.

Une décision contestée

Dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, l’affaire fait déjà jaser. Du côté du PLR, on regrette l’éviction de Jérôme Lacour, jugé mieux qualifié. Au Parti Socialiste, on mise sur la capacité d’adaptation du futur recteur, d’où qu’il vienne.

Mais au-delà du fond, la forme de cette sélection est aussi pointée du doigt par Metin Arditi : «Jérôme Lacour a été interrogé par Zoom, on ne décide pas le futur de l'université, et de Genève, par une interview par Zoom.» Dans une communication, l’Assemblée confirme avoir auditionné les candidats par visioconférence.

Quant au choix final, il devrait être connu courant janvier. Un recteur ne provenant pas du sérail suisse, ferait en tout cas figure d’exception.