Genève

L'Hospice général mis sous tension pour l'accueil des migrants

23.11.2022 18h24 Lucie Hainaut

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La Suisse connaît cette année des arrivées record: Les centres fédéraux pour requérants d’asile sont proches de la saturation. À Genève, l’Hospice général doit trouver des solutions pour héberger tout le monde. 

Mercredi matin, c’est l’aide aux devoirs dans le centre d’hébergement du Bois-de-Bay à Satigny. Parham fait ses exercices avec une bénévole. Il est en Suisse depuis 6 mois, à l’issue d’un long parcours migratoire: «Nous sommes arrivés à Bâle. Nous avons passé quelques mois à Boudry, puis nous sommes allés à Vallorbe. Maintenant nous sommes à Genève depuis un mois, et nous attendons une réponse à notre demande d’asile» raconte Sakineh Ahmadi, la mère du petit garçon. La famille est originaire d’Afghanistan.

«Il y a un effet de rattrapage»

Son cas est loin d’être isolé: la Suisse enregistre énormément d’arrivées depuis l’Afghanistan, la Turquie ou le Burundi principalement. Ce mouvement s’est accéléré à partir de l’été: 675 personnes sont entrées dans le dispositif genevois de l’aide aux migrants depuis le premier août, sans compter les permis S Ukrainiens. Au niveau national, le Secrétariat d’état aux migrations s’attend à près de 25'000 arrivées hors Ukraine pour 2022. Et ce phénomène touche l’ensemble des pays européens: «Avec la fin du covid, les pays ont ouvert leurs frontières et il y a un effet de rattrapage, les migrants se sont à nouveau déplacés. Par ailleurs la pandémie a affaibli les économies des pays dont sont originaires les requérant d’asile et les pays par lesquels ils transitent, je pense par exemple à la Turquie» explique Anne Césard, porte-parole du Secrétariat d'État aux migrations. 

«Nous explorons toutes les pistes possibles et imaginables»

À Genève, le logement est particulièrement recherché. Surtout que la Confédération a déjà attribué 4000 permis S Ukrainiens au canton. Alors l’Hospice doit redoubler d’efforts pour trouver des solutions: «Nous explorons toutes les pistes possibles et imaginables, qui vont de l’optimisation des places que nous avons dans nos centres d’hébergement en mettant deux, voire trois personnes par chambre au lieu d’une. C’est aussi la création de places par le biais d’hôtels. Nous avons identifié toute une série d’hôtels dans lesquels nous pouvons loger temporairement des requérants d’asile» développe Ariane Daniel Merkelbach, directrice de l'aide aux migrants à l’Hospice général.

En plus de l’hébergement, l’Hospice doit trouver des solutions pour l’accompagnement social des requérants d’asile, en leur attribuant un assistant social. Pour les soutenir dans leur intégration, l’institution propose également des cours de français. Au total, l’Hospice général accompagne actuellement 9500 migrants, dont 6500 personnes dans son dispositif asile. Les 3000 restants sont des Ukrainiens titulaires d’un permis S.