Genève

Nathalie Fontanet parle d’un «manque de confiance» entre le parlement et le Conseil d’État

23.11.2022 19h59 Rédaction

La gauche de la commission des finances a torpillé ce matin l’accord trouvé entre le cartel intersyndical et le Conseil d’État. Les députés obligent le paiement de l’annuité. Au désarroi de la conseillère d’État.

«Je suis désabusée et perplexe, car je pense que le partenariat social, c’est ce qui fait la force de notre pays», tacle sévèrement Nathalie Fontanet. La Commission des finances a en effet rendu caduc l’accord négocié entre le Conseil d’État et le cartel intersyndical. Pour rappel, il octroyait une indexation de 2,44% des salaires de la fonction publique et conditionnait l’annuité à des comptes 2023 positif. Une majorité de gauche et le MCG sont allés plus loin en accordant l’annuité aux fonctionnaires sans conditions. «Nous avions réussi à trouver un accord. Je pense que c’est un mauvais signal vis-à-vis des syndicats. Ce sont neuf personnes qui ont décidé et agit comme un employeur.»

500 million de déficits

La conseillère d’État parle même d’un «acte de défiance vis-à-vis du Conseil d’État»: «Il y avait un engagement du Conseil d’État pour faire en sorte d’obtenir des crédits supplémentaires. Là, l’accord n’a pas pu être signé vu qu’il n’est plus réel. Je n’explique pas tout à fait cette prise de position.» Nathalie Fontanet rappelle que cet accord avait pour but de ne pas dépasser le déficit prévu (419,6 millions de francs). Cette nouvelle annuité augmente le déficit, selon elle, à 500 million de déficits. La Commission des finances, qui votait aujourd’hui pour le projet de budget, a coupé 50 postes.

Les syndicats sont prêts à descendre dans la rue en cas de fermeture de postes, plongeant Genève dans une crise institutionnelle. «Ce qui devient ingérable, c’est le manque de confiance entre le parlement et le Conseil d’État. le parlement veut remplir le rôle du Conseil d’État. Lorsque les syndicats et le Conseil d’État viennent avec un accord, cela me paraît aberrant que la Commission des finances intervienne. On perd en crédibilité.»