Genève

La Confédération valide les règles sur le bruit de l'aéroport

28.11.2022 17h48 Céline Argento

s

D’ici 2030, l’aéroport verra passer 25 millions de passagers par an contre 17 actuellement. Le développement doit se faire en prenant garde aux nuisances et à l’environnement. Le document établissant ces règles a été validé vendredi par la Confédération. Mais pour les associations, ce règlement est néfaste pour les riverains et les communes concernées. Un recours est en préparation

Une limite maximale de bruit. Mais aussi des quotas de décollage après 22h. Voilà les grandes lignes du document soumis par l’aéroport et validé par la Confédération. Le directeur de l’aéroport  n’a pas souhaité répondre à notre micro et nous a renvoyé au communiqué de l'institution: «Genève aéroport se réjouit de l’approbation de la Confédération. Cette décision permettra le déploiement des mesures nécessaires pour maîtriser l’évolution du bruit du trafic aérien à Genève». Le Conseil d’Etat s’est lui aussi exprimé positivement par communiqué: «Nous devons saluer cette avancée d’étape.»

Quotas pour le décollage

Le règlement accompagne le développement important de l’aéroport d’ici 2030. Il fixe une limite de décollages de nuit, pour des avions planifiés avant 22h mais étant retardés. Un quota permettra d’en faire décoller certains. Trois longs courriers pourront aussi partir après 22h. Genève aéroport: «Ce système prévoit la perception de taxes progressives et dissuasives au cas où les quotas seraient dépassés.» 

Toutefois la courbe de bruit sera élargie, c’est à dire que plus de riverains seront exposés au bruit d’ici 2030. Les communes riveraines regrettent l’impact sur le logement. Maître Jean-Daniel Borgeaud, spécialiste du droit de la construction, a été mandaté par les associations de riverains: «Ces terrains vont devenir inconstructibles, de Aire la Ville à Chancy. C'est très dommageable aussi pour les propriétaires qui voient leurs biens perdre de la valeur». 

Santé en jeu

Mais c’est surtout la question de la santé qui agite les opposants, comme Lisa Mazzone, présidente de la CARPE (Coordination régionale pour un Aéroport Urbain Respectueux de la Population et de l'Environnement): «On sacrifie toute une partie de la population plutôt que baisser les nuisances. Le bruit et donc le manque de sommeil ont des conséquences cardio-vasculaires, sur la concentration des enfants à l'école, etc. On attend des autorités qu'elles protègent la population, ce qu'elles ne font pas en se couchant devant les revendications des compagnies aériennes». Les associations vont faire recours devant le Tribunal Administratif Fédéral. L’idéal pour elles serait l’interdiction de tout atterrissage ou décollage entre 23h et 6h comme à Zurich. L’aéroport précise qu’une nouvelle construction permettra de faire des sorties rapides de pistes pour éviter un bruit trop étendu lors des manoeuvres.