Genève

Les ramoneurs ne connaissent pas la crise (énergétique)

28.11.2022 18h03 Delphine Palma

ramo

Chapeau haut de forme sur la tête et hérisson dans la besace, les ramoneurs sont à pied d’oeuvre avant l’hiver. Mais cette année, avec les menaces de pénurie d’énergie, ils sont littéralement harcelés par les demandes. De nombreux Genevois souhaitent réhabiliter leurs veilles cheminées à l’arrêt depuis des décennies. Nous avons suivi une matinée de ramonage bien chargée.

Ils passent de cheminées en cheminées sans arrêt. «Cette année, c’est vraiment extraordinaire» glisse Eric Cochard, l’un des 7 maîtres ramoneurs du canton. «C’est la première fois depuis 32 ans que je vois ça.»

A peine descendu d’un toit de la Grand Rue, Eric Cochard et son apprenti Yann s’ont attendus dans un ancien hôtel particulier de la rue des Granges. Ici ça sera un ramonage habituel. Yann Cochard l’apprenti et fils d’Eric nettoient les conduits depuis l’âtre. Le patron, lui, se crée une sortie pour grimper tout en haut. La voie est dégagée assure-t-il. «Y a pas de mitron c’est juste la lanterne.» Et en moins d’une heure, tout est réglé. La cheminée est propre et fonctionnelle. 

Le retour des cheminées oubliées

Sur cet autre toit de Champel, le travail s’annonce plus compliqué, la cheminée n’a pas servi depuis des décennies. Eric qui s’occupe des immeubles du quartier depuis plus de trente ans, n’y a jamais glissé de hérisson. Depuis le toit de l’immeuble, l’état du conduit est vérifié par camera. Un travail long et surtout très demandé cette année. La réhabilitation de vielles cheminées a explosé depuis les annonces sur l’énergie du conseil fédéral. «Depuis début septembre, on est harcelé par les téléphones. On a de la chance qu’il fasse encore beau et que les toits ne soient pas encore gelés.»

Ici pas de mauvaise surprise, la fumée pourra sortir sans soucis de cette cheminée endormie. Le maitre ramoneur et son apprenti, eux, poursuivent leur tournée endiablée. Car en plus des cheminées, il y a les poêles et les chaudières à réviser. Le ramoneur estime que l’activité a bondi de 70 % cette année.