Genève

Procès des Tattes: journée de plaidoiries

01.12.2022 19h22 Rédaction

Tattes

Quatrième et dernier jour du procès de l’incendie du foyer des Tattes. Une journée entière dédiée aux plaidoiries des dix avocats présents au Palais de justice.

Une journée qui a commencé avec une plaidoirie de Me Buser, avocate de la partie plaignante, qui a eu le don de tenir l’assemblée éveillée. Avec un ton assez informel et très punchy. Le Ministère public en a pris pour son grade lors de cette intervention. On lui a notamment reproché un manque d’humanité dans le réquisitoire mais, surtout, de s’être assoupi sur le dossier durant plusieurs années. Huit ans de procédure, pour deux ans et huit mois d’inactivité.

L’avocate a aussi tenu à rappeler que ce n’était ni la malchance, ni la politique, ni la fatalité sur le banc des accusés mais bien des prévenus et qu’ils allaient devoir prendre leurs responsabilités. Elle a conclu à un verdict de culpabilité pour tous les prévenus, y compris celui écarté dans un premier temps dans la procédure, le chef sécurité incendie.

La Défense plaide l'acquittement

Du côté de La Défense, la faute est évidemment mise sur le dos du voisin sur le banc des accusés et elle change de dos en fonction du client défendu. D’autres protagonistes ont cependant été cités dans les plaidoiries, l’Etat et l'Hospice Général notamment. Pour beaucoup d’avocats, ces protagonistes sont jugés responsables de la vétusté du foyer des Tattes. Après le sinistre, des experts vaudois avait apparemment rendu un rapport accablant à ce sujet. Des bâtiments pas aux normes, avec travaux inachevés et aux chambres surpeuplées.

Autre entité pointée du doigt: les pompiers. Eux qui étaient entièrement équipés, ont-ils trop tardé à arriver sur place? Ne serait-ils pas à l’origine du dégagement de fumée qui a causé à la vie à une personne ce soir-là? Deux avocats, Me Paruzzolo et Me Junod, s’accordent en tout cas pour dire qu’ils manquent dans cette salle d’audience. Finalement, l’acquittement a été demandé pour tous les prévenus de cette affaire.

«J’aurais aimé passer cinq minutes de plus dans ma chambre et éviter ce drame»

Le mot de la fin ou plutôt les mots ont été prononcés par eux. Alors que l’un tenait à apporter des précisions sur ses agissements, les autres ont eu un mot à l’intention des victimes de ce sinistre. 

«J’aurais aimé passer cinq minutes de plus dans ma chambre et éviter ce drame», disait ce soir l’ancien résident prévenu d’homicide par négligence. Il sera fixé sur son sort début 2023: le Verdict sera rendu à priori le 16 janvier.