Les secrets des petites ruelles de la Vieille-ville

Minuscule ruelle obscure, escaliers escarpés et étroits ou venelle dissimulée des regards. La Vieille-ville de Genève cache plusieurs passages insoupçonnés hérités du Moyen-âge. Le fameux passage de Monetier attirera certainement les foules ce week-end, mais d’autres ruelles ont aussi joué un rôle en 1602.

Elles n’ont aucun secret pour lui. Ces ruelles de la Vieille-ville Mathieu de la Corbière, à la tête de l’inventaire des monuments à l’Etat de Genève les connait sur le bout des doigts. Lieux de transit pour faciliter les déplacements des habitants, ou accéder à des cours intérieures, ces ruelles n’étaient pas forcément très fréquentables. « Ce sont des égouts à ciel ouvert » explique Matthieu De la Corbière.

Petite Corraterie et Dame Piaget 

Le centre historique de Genève recèle de ce type de passages issus du Moyen-âge. Le très étroit passage de Monetier est l’un des plus emblématiques, mais celui de la Petite Corraterie, complètement remanié au début du XXe siècle, a joué un rôle bien connu en 1602. «À l’époque, ce petit passage était fermé par une porte que les Savoyards n’ont pas pu faire exploser. La garnison de Genève, en revanche, a pu ouvrir et tirer sur les assaillants grâce à l’habitante de l’immeuble au dessus, Dame Piaget , qui a jeté les clefs de la porte aux Genevois. »

Pas que dans la Vieille-ville 

Difficile de savoir aujourd’hui quelle rue ou passage a joué un rôle particulier lors de la nuit de l’Escalade. Mais dans les rues basses, de nombreux passages, comme celui des Lions, de la Monnaie ou de Malbuisson, emprunté chaque jour par des milliers de Genevois, étaient déjà là en 1602. « Ce sont des passages qui permettaient de puiser de l’eau dans le Rhône », continue Matthieu De la Corbière. « Le passage de la monnaie était utilisé pour aller abreuver les chevaux. »

Pentues, voire très escarpées, etroites ou étriquées, les ruelles de la vieille Genève seront les plus belles ce week-end lors des festivités de l’Escalade.