Genève

Le personnel de l'IMAD exige de meilleures conditions de travail

14.12.2022 12h37

Le personnel de l'IMAD exige de meilleures conditions de travail

Dans une pétition munie de 509 signatures, le personnel de l'Institution genevoise de maintien à domicile exige de meilleures conditions de travail (illustration).

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le personnel de l'Institution genevoise de maintien à domicile (IMAD) exige de meilleures conditions de travail. Les syndicats des services publics (SSP) et interprofessionnel des travailleurs (SIT) ont adressé mercredi au Conseil d'Etat une pétition dans ce sens munie de 509 signatures.

Les pétitionnaires déplorent la situation actuelle qui mène à l'épuisement dans une profession dont la pénibilité est pourtant reconnue. En 2021, le taux d'absence moyen a été de 13,4%. Au manque de ressources pour les équipes de remplacement s'ajoute un manque de reconnaissance, écrivent le SSP et le SIT, estimant que l'IMAD doit améliorer ses conditions de travail si elle veut retenir son personnel.

La pétition demande que l'IMAD accorde des jours de congé fixes et que ceux-ci soient respectés, tout comme le taux d'activité du personnel. Elle réclame une limite au nombre de week-ends travaillés et que toute modification d'horaire soit validée par le collaborateur. Le texte exige une hausse des effectifs et que le pool de remplacement soit adapté aux besoins réels.

Par manque de personnel, les tournées sont comprimées sans tenir compte du temps de déplacement ni du temps pour effectuer certains actes. Or la population vieillit et les situations exigent un travail plus important et plus complexe. De fait, le personnel de terrain doit composer avec des exigences impossibles à remplir, déplorent les syndicats.

Modèles alternatifs

En 2017, le SSP et le SIT avaient déjà lancé une pétition demandant une vraie politique pour l'IMAD afin de stopper la souffrance au travail et l'épuisement généralisé. Depuis, le personnel a dû faire face à la crise sanitaire due au Covid-19 qui a généré une grande fatigue. Les syndicats constatent que, malgré leurs multiples alertes en commission paritaire, la situation ne s'est pas améliorée sur le terrain.

'Si des soins à domicile de qualité sont aujourd'hui délivrés à la population genevoise, c'est en raison de la grande conscience professionnelle du personnel qui prend sur lui pour répondre aux besoins de sa clientèle', indiquent les syndicats. Ceux-ci dénoncent un climat qui fait que le personnel craint de dénoncer des dysfonctionnements par peur des représailles.

Les syndicats relèvent que des modèles alternatifs de prise en charge existent. Aux Pays-Bas, par exemple, un service de proximité propose des petites équipes qui coordonnent elles-mêmes leurs activités dans un secteur géographique. Cette approche de proximité permet à la personne qui prodigue des soins d'organiser la prestation, estiment-ils.

/ATS