Genève

Peines de prison ferme pour les braqueurs de l'UBS

21.12.2022 19h56 Julie Zaugg

tribunal

Palais de Justice Quatre hommes ont été condamnés à des peines lourdes

Dans l'affaire de la prise d'otages ayant abouti en braquage de la banque UBS de Cornavin, en 2013, le Tribunal correctionnel a rendu son jugement ce mercredi soir. Les peines sont sévères. Plus encore que celles requises par la procureure Sara Garbaski.

Le cerveau présumé de l’affaire a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés: «C’est son plan initial adapté deux ans après, qui a été exécuté», a tranché la présidente du tribunal, Alexandra Jacquemet. Elle relève cependant une prise de conscience et une volonté de sortie de la délinquance, malgré une mauvaise collaboration lors de la procédure. Pour cela, il écope de cinq ans et quatre mois de prison. 

Trois des autres prévenus, jugés complices, écopent de peines allant de la peine pécuniaire à la prison ferme. Notamment trois ans dont onze mois ferme pour l’homme ayant eu le rôle d’aide à la fuite. Des indemnités pour tort moral devront aussi être versées aux victimes.

Braquage au scénario digne d'un film

Pour rappel, après la prise d’otages de la famille d’un employé de banque UBS; ladite banque située à Cornavin a été braquée. Puis l’organisateur principal du brigandage a pris la fuite de façon hollywoodienne: voiture avec chauffeur, hélicoptère, avion privé… direction le Maroc où il a vécu durant deux ans avant de se faire arrêter. 

Neuf ans après les faits, quatre prévenus sur cinq sont donc jugés coupables de prise d'otages, extorsion et chantage -ou de complicité pour ces faits. Seul un prévenu a été acquitté, les preuves de son implication étant trop maigres. 

Violation du principe de célérité

Il faut noter que le Tribunal a admis dans cette procédure une violation du principe de célérité. Cela avait été soulevé par de nombreux avocats de la défense: neuf ans c’est beaucoup de temps, et le Tribunal a tenu compte de cette inactivité du Ministère public en influençant la peine, à hauteur d’un tiers, pour chaque prévenu. Ils ont désormais dix jours pour faire appel.

Dans cette affaire, le butin dérobé, 1'249'000 de francs, n’a jamais été retrouvé.