Prix de l'énergie: les boulangers genevois touchés de plein fouet
Elles sont multipliées par 2 , par 3 ou même par 10. Les factures d’énergie dans les entreprises soumises au marché libre atteignent des sommets. Dans les boulangeries artisanales, la hausse des couts de production est, pour certains, faramineuse. L’année 2023, avec des prix des matières premières déjà au plus hauts, s’annonce mal.
5 fours à pains, une dizaine de chambres froides et 8 points de vente. Cette grande boulangerie genevoise, consomme beaucoup d’énergie. Et la facture pour 2023 s’annonce très salée. L’un de ses magasins par exemple, a vu le prix de son électricité multiplié par 10 pour 2023. Pas le choix, il faut faire des économies d’énergie et augmenter les prix. « On essaie d’optimiser la cuisson, d’éteindre les fours, toutes les climatisations sont éteintes, détaille Guillaume Borgeaud, directeur des boulangeries A. Pougnier. «Un jour, nous allons être contraints de répercuter les prix sur la marchandise, mais on essaie de le faire le moins possible. »
11'000 francs par mois
Dans cette autre boulangerie, les prix pour le consommateur ont déjà augmenté de 13 % l’année dernière à cause de la flambée du coût des matières premières. Eric Emery est contraint d’y ajouter encore 2 % en ce début d’année. Sur le marché libre, il a dû renouveler son contrat, lorsque les prix étaient au plus haut. Résultat: pour ses fours, ses frigos et l’éclairage de sa boutique, il payait 5 000 CHF chaque mois, il devra désormais en débourser plus de 11’000. « Cette année c’est râpé, soupire le boulanger, mais pour 2024 et si la situation géopolitique change, nous demandons de revoir nos contrats et qu’on ne nous laisse pas en plan avec des contrats de 3 ou 5 ans, alors que nous devrions payer beaucoup moins. »
Aujourd’hui aucune aide n’est prévu pour aider les boulangers face à la hausse du prix de l’énergie. Près des deux tiers des boulangers genevois achètent leur électricité sur le marché libre. Et risque d’avoir de mauvaises surprises ces prochains mois.