Droits de vote des étrangers: l'exécutif genevois n'est pas unanime
A Genève, une initiative constitutionnelle vise à élargir les droits politiques des étrangers au niveau cantonal. Une perspective qui divise le Conseil d'Etat (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFIA Genève, la question du droit de vote et d'éligibilité des étrangers au niveau cantonal divise le Conseil d'Etat. L'Exécutif recommande au Grand Conseil d'accepter une initiative qui élargit les droits politiques des étrangers. Les trois élus de droite, qui sont minoritaires, ont marqué leur opposition à ce texte.
Cette initiative propose de modifier la constitution pour permettre aux personnes étrangères domiciliées dans le canton, qui ont leur domicile légal en Suisse depuis huit ans au moins, de voter, d’élire et d’être élus aux niveaux communal et cantonal. Le droit de vote et d'élire existe déjà sur le plan communal depuis 2005.
Le Conseil d’Etat partage le constat du comité d’initiative que le moment est venu de compléter les droits politiques des personnes étrangères, a-t-il indiqué mercredi. Genève rejoindrait ainsi les cantons du Jura et de Neuchâtel qui ont déjà accordé aux personnes étrangères le droit de voter et d’élire au niveau cantonal.
Le Conseil d'Etat estime que cette initiative permettrait de dynamiser la démocratie genevoise. Donner le droit aux personnes étrangères de voter, d’élire et d'être élues tant au niveau communal que cantonal favoriserait également leur intégration et la cohésion sociale dans le canton, relève le Conseil d'Etat.
Par la nationalité
La majorité de gauche du gouvernement soutient donc l'initiative 'Une Vie ici, une Voix ici' qui émane de ses rangs ainsi que des syndicats et des associations. A droite, cette prise de position a immédiatement fait réagir l'UDC, qui estime que 'l'intégration des étrangers aboutit avec l'acquisition de la nationalité suisse'.
Jeudi, le MCG a relevé dans un communiqué l'opposition de son conseiller d'Etat Mauro Poggia. Le parti s'opposera 'à cette initiative qui dévalorise la citoyenneté suisse', ajoute-t-il.
Les débats s'annoncent vifs au Grand Conseil qui avait refusé en mars 2021 de justesse un projet de loi similaire à l'initiative. Mais rien n'est joué: les élections du printemps pourraient modifier les majorités.
/ATS