Genève

Les Verts'Libéraux veulent interdire la détention des chiens à nez plat

12.01.2023 18h46 Delphine Palma

chiens

Adieu bouledogues, carlins, boxers et petits pékinois. Les Verts'Libéraux genevois proposent purement et simplement d’interdire leur détention. Le nez plat de ces chiens engendrerait souffrance et problèmes de santé. Les propriétaires, eux sont scandalisés

Finis les carlins, les boxers et autres bouledogues. Dans leur programme pour les élections cantonales, les Verts'Libéraux genevois, au nom du bien-être animal, n’en veulent plus et souhaitent interdire leur détention. « Le carlin est un chien qui va souffrir toute sa vie, qui aura des problèmes respiratoires », détaille Marc Wuarin sur notre plateau mardi 10 janvier. « A un moment, il faut se demander si on peut tolérer, en tant que société, de laisser reproduire des animaux qui vont souffrir toute leur vie. »

Ramona et Jacqueline «en pleine forme»

Ramona et Jacqueline, les deux bouledogues anglais d’Ana Roch, sont en plein forme dit-elle. La députée MCG est choquée par cette proposition qu’elle juge complètement à côté de la plaque. « C’est un discours de gens qui ne connaissent pas du tout l’élevage des chiens de race. Il est vrai qu’il a certains débordements, mais ce n’est pas en interdisant la race que l’on va régler le problème. Il faut faire de la sensibilisation et se tourner vers des éleveurs professionnels. »

Arrêter les dérives 

La Hollande puis la Norvège ont pourtant tout deux interdits récemment l’élevage de certaines races de chien à nez plat. En Suisse, l’Association pour la Médecine des petits Animaux (ASMPA-SVK) a lancé une campagne pour mettre en garde contre les chiens à nez trop plat. Ceux-ci ont beaucoup plus de chance que les autres d’avoir des problèmes respiratoires.

« Il y a 100 ans, un bouledogue français avait un petit nez. C’est un nez qu’il n’a plus aujourd’hui. »

Mais plutôt qu’interdire, il vaut mieux sensibiliser les propriétaires. Et surtout revenir à un élevage plus réfléchi, explique la vétérinaire responsable de cette campagne. « On veut essayer d’améliorer ces races. On travaille avec les éleveurs suisses. Ils sont ouverts à la discussion et veulent revenir sur la physionomie de ces races. Il y a 100 ans, un bouledogue français avait un petit nez. C’est un nez qu’il n’a plus aujourd’hui. »

Mais en Suisse, seulement 10% des chiens à nez plats proviennent d’élevages helvétiques. Car la demande a explosé depuis 10 ans environ. Le nombre de bouledogues français, par exemple, a triplé en 10 ans. L’import de ces chiens est une préoccupation majeure pour les professionnels.