Genève

Un recteur en stand-by

16.01.2023 17h49 Gilles MIELOT

redac

Eric Bauce, le candidat désigné par l’Assemblée de l’Université de Genève pour le poste de recteur est dans l’attente de la décision du Conseil d’Etat qui doit valider ou non ce choix. Le Québécois, vice-recteur de l’Université de Laval au Canada, prône un changement radical de gouvernance s’il est nommé.

Un homme pragmatique, intuitif et méthodique, voilà comment Eric Bauce était décrit dans la presse québécoise avant l’élection du recteur de l’Université de Laval au printemps dernier où il était candidat. L’homme du sérail, professeur depuis 30 ans, puis vice-recteur durant dix ans a pourtant été sèchement recalé pour la deuxième fois consécutive ne récoltant que 27% des voix face à la dirigeante sortante.

Eric Bauce, qui prônait là aussi un changement radical de gouvernance en impliquant davantage toutes les couches de l’Université, a sans doute été pénalisé pour ne pas avoir appliqué son programme quand il était en poste. Professeur titulaire au Département des Sciences du bois et de la forêt, il a occupé des postes de direction touchant à l’administration et à la finance. Un homme expérimenté, avec un réseau étendu à l’international qui pourrait être utile à une Suisse isolée des programmes européens. «Son carnet d'adresse international, sa capacité de négociation, d'invention, de création de nouvelles solutions, me rend optimiste», précise Eric Eigenmann membre de l'Assemblée de l’Université.

Un profil de gestionnaire expérimenté

Pour l’Université de Genève, son ambition porte sur la transition socioécologique, la gestion collaborative et la science ouverte. Il veut simplifier le mode de gouvernance et impliquer professeurs, corps intermédiaires et étudiants au développement de l’Alma Mater. Il a été désigné à la majorité absolue, dès le premier tour, lors de la séance de désignation par l’Assemblée de l’Université. Un profil de gestionnaire qui a sans doute occulté les candidatures en internes.

Le Conseil d’Etat sera-t-il sensible à ce choix, lui qui aurait aimé un candidat local? Réponse peut-être mercredi à l’issue de la séance hebdomadaire du gouvernement. Le poste de recteur est libre dès le 16 juillet. En cas de refus, il faudrait recommencer le processus de sélection et obliger l’Université à devoir jouer la carte de l’intérim, sans compter la polémique de l’ingérence politique. Donner sa chance à un candidat étranger durant quatre ans pourrait être un moindre mal en termes de mélodrame, surtout à quelques semaines des élections cantonales.