Mauro Poggia: «On ne veut pas d'un recteur de transition»

Le Conseil d'Etat a décidé de ne pas valider la nomination d'Eric Bauce au poste de recteur de l'Université de Genève. Désigné par l'Assemblée de l'Université, le Québecois ne remplit pas les critères pour répondre «aux défis» que l'UNIGE doit relever, selon le gouvernement.

La loi prévoit que le Conseil d'Etat nomme un recteur sur proposition de l'Alma Mater. Voilà chose faite avec la décision ce mercredi de l'exécutif de retoquer la décision de l'Assemblée de l'Université. Mauro Poggia justifie cette décision: «Nous avons examiné les conditions nécessaires pour que l'Université puisse être dirigée dans de bonnes conditions. On ne veut pas d'un recteur de transition».

Pour le Conseil d'Etat, le Québecois Eric Bauce, pressenti pour succéder à Yves Flückiger, avait des compétences, mais pas la connaissance des hautes écoles suisses et le réseau suffisant pour maintenir l'UNIGE à un haut niveau.

«C’est la seule décision qui s’imposait» – Mauro Poggia

Dans la foulée de cette décision inédite, plusieurs voix telles que la CUAE et les jeunes Vert'libéraux dénoncent une ingérence politique des autorités. A cette accusation, le président du Conseil d'Etat rétorque qu'au contraire l'exécutif a «fait preuve de courage» en prenant cette décision et déplore que «l'assemblée universitaire n'ait pas entendu les signaux donnés par la représentante du gouvernement Anne-Emery Torracinta».

Mauro Poggia se refuse à croire en une «crise institutionnelle» au sein de l'UNIGE, malgré un processus de désignation d'un nouveau recteur qui doit redémarrer de zéro: «ça peut aller beaucoup plus vite que pour le premier round, j'espère que tout le monde a compris les nécessités de notre université. Je pense que M. Flückiger fera l'intérim. Le travail sera fait».