Genève

Le dispositif anti-pollution Stick'air brasse-t-il de l'air?

19.01.2023 18h44 Delphine Palma

stick air

Violet, jaune, orange, brun et gris. Vous souvenez vous des stick’air? Ces petits autocollants multicolores à appliquer sur le pare-brise en cas d’alerte pollution ? Le dispositif genevois existe depuis pile 2 ans, mais il n’a été utilisé qu’une seule et unique fois au tout début. Alors, à quoi sert-il ? La qualité de l’air, s’est-elle miraculeusement améliorée en deux ans. On fait le point.

Le dispositif Stick’air n’a pas peut-être pas marqué les esprits, et pour cause, il n’a fonctionné qu'une seule et unique fois en janvier 2020. 10 jours après l’entrée en vigueur de la loi. Ce jour-là, les particules fines en ville dépassent le seuil d’alerte des 50 microgrammes/m3.Les véhicules les plus polluants, les plus anciens en fait, sont priés de rester au garage.

«Beaucoup de bruit pour rien»

Environ la moitié des automobilistes genevois achète ce petit macaron coloré. Et des dizaines de panneaux pivotants, sortent de terre aux 4 coins de la périphérie. "Beaucoup de bruit pour rien" estime le TCS aujourd’hui. « Pour nous, le bilan était prévisible. Le parc de véhicules faisait des progrès énormes en termes d’émissions. On savait qu’on serait rapidement loin des seuils.»

 

Seuils remontés 

Et effectivement, suite à deux recours en justice, dont 1 du TCS, Genève avait dû remonter les seuils d’alerte en automne 2020. Par exemple, pour les particules fines, le canton avait d’abord fixé un seuil à 50 mg/m3. Il a dû être remonté à 75mg/m3. Des normes conformes à celles de la Confédération. Mais moins strictes que celles voulues par le canton. Conséquence, le dispositif n’a plus jamais été enclenché. Il l’aurait été une dizaine de fois, selon les anciens seuils.

Alors est-il toujours utile ? Oui, répond Antonio Hodgers, mais seulement en cas d’alerte très importante. «Nous avions prévu à l’origine, un dispositif qui devait se déclencher plus tôt, de manière préventive», souligne le Conseiller d’Etat. Il ajoute qu’aujourd’hui, «par le hasard de la météo, dans un pic important de pollution, le Conseil d’Etat aura les bases légales pour déclencher une alerte. »

Au niveau international, certains spécialistes aimeraient faire évoluer les seuils d’alerte de l’OMS sur lesquels la Confédération se calque. Surtout que des études récentes confirment le lien entre problèmes de santé et pollution de l’air. 10 % des cancers seraient dus à la pollution de l’air extérieur, selon l’agence européenne de l’environnement.