Genève

Deux procureurs extraordinaires seront élus tacitement

23.01.2023 18h52 Rédaction

L'un d'eux pourrait diriger l'enquête chargée de faire la lumière sur les écoutes illégales d'avocats. Pour l'instant Olivier Jornot ne souhaite pas qu'une personne indépendante mette son nez dans cette affaire.

Elle devait passer inaperçue mais l'affaire des écoutes d'avocats fait de l'élection de 4 procureurs extraordinaires un événement. Car c’est une nouveauté pour Genève. Pour rappel nous devons cette nouveauté à une modification l'été dernier de la loi sur l'organisation judiciaire.

Avant août 2022, il n'y avait pas de procureurs extraordinaires de prévu. Il s'agit de magistrates ou magistrats choisis pour instruire certaines procédures spécifiques. Ils ne sont pas à la retraite et doivent exercer encore, soit dans un autre canton ou au sein du parquet fédéral. On s'assure comme cela qu'ils soient toujours «dans le coup». Ces quatre procureurs extraordinaires sont élus par le Grand Conseil genevois.

Un Vaudois et un Neuchâtelois

Deux hommes, au lieu de quatre, ont été choisis pour l’instant. Le premier, Pierre Aubert, n'est autre que le procureur général du canton de Neuchâtel. 60 ans, et étonnamment non rallié à un parti politique. Il a déjà eu le rôle de procureur extraordinaire par le passé, notamment dans une affaire d'homicide dans le Jura.

Le deuxième candidat, c'est le Vaudois Bernard Dénéréaz. 50 ans, PLR. Il est le premier procureur du ministère public de Lausanne. C'est la première fois qu'il aura le rôle de procureur extraordinaire.

Ce jeudi à 17h aura lieu leur élection qui sera évidemment tacite. On nous précise qu'une nouvelle inscription pour les deux postes restants sera à l'ordre du jour de la session des 2 et 3 mars au parlement genevois.

L’affaire des écoutes n’est pas sûre d’aboutir

Dans l'affaire qui nous préoccupe, la seule façon de voir un des procureurs extraordinaire choisi et affecté au dossier, serait que le procureur général Olivier Jornot saisisse le président du Conseil Supérieur de la Magistrature et lui demande d'attribuer l'affaire.

Cette demande auprès du président n'est obligatoire que si l'un des procureurs du pouvoir judiciaire est mis en prévention... ce n'est pas le cas dans l'affaire des écoutes, la procureure Babel-Casutt n'est pas inquiétée. À ce stade, rien n'indique que l'affaire des écoutes aura son enquête indépendante.