Genève

Des élus français aux HUG pour s'informer sur le suicide assisté en Suisse

27.01.2023 17h49 Rédaction / ATS

Olivier Véran HUG Olivier Véran HUG

Une délégation d'élus français emmenée par la ministre déléguée de la santé Agnès Firmin Le Bodo et par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran était en visite vendredi aux Hôpitaux universitaires de Genève. Ils ont échangé sur la pratique du suicide assisté.

Cette visite s'inscrit dans le cadre du large débat national sur la fin de vie lancé par le président français Emmanuel Macron en décembre dernier. Une Convention citoyenne sur la fin de vie a été constituée pour se pencher sur cette thématique.

"Nous sommes venus prendre connaissance des différentes pratiques d'aide à mourir", a indiqué Olivier Véran au début de l'échange. Les élus ont notamment discuté avec Mauro Poggia, président du Conseil d'Etat genevois, Bertrand Levrat, directeur général des HUG et avec le professeur Arnaud Perrier, directeur médical.

Une visite a déjà eu lieu en Belgique dans le même objectif. Les élus devraient aussi se rendre en Italie et en Espagne. "Cela permet aussi aux parlementaires qui auront à se prononcer sur ces questions de se forger une conviction et de regarder concrètement sur place, chez des gens qui ont basculé avant nous dans une évolution de la loi, ce qui pourrait être intéressant de faire ou non dans notre pays", a souligné le porte-parole du gouvernement.

La délégation française, composée de plusieurs députés et sénateurs et de professionnels de la santé, a posé de nombreuses questions aux autorités sanitaires genevoises ainsi qu'au personnel soignant. Ils ont notamment interrogé les représentants des HUG sur les coûts des suicides assistés, sur les directives anticipées, sur la notion de capacité de discernement et sur la formation des soignants.

Pratiques différentes

En France, le suicide assisté est actuellement interdit. En Suisse, le code pénal stipule que le suicide assisté est punissable s'il est effectué pour "un motif égoïste". A contrario, quand le motif est altruiste, l'assistance au suicide n'est pas réprimée. Des directives de l'Académie suisse des Sciences médicales fixent un cadre et des conditions plus strictes.

"C'est une façon de faire la loi qui est très différente de celle que l'on connait en France où l'on part du principe que tout est interdit sauf ce qui est autorisé", a relevé M.Véran. Interrogé à l'issue de la visite sur l'éventualité d'autoriser le suicide assisté en France, il a précisé qu'à ce stade "tout est sur la table".