Genève

Sablière du Cannelet: «L’État de Genève bafoue la volonté populaire»

31.01.2023 18h33 Denis PALMA

rédaction

Plus de 20 ans de combats couronnés par un référendum gagné, mais deux ans après rien n’a changé à la Sablière du Cannelet à Avusy où l’activité industrielle du site se poursuit, dénonce le Maire d’Avusy. L’édile pointe du doigt l’immobilisme de l’état dans ce dossier qui rechigne, dit-il, à respecter la volonté populaire. Il en appelle au Conseil fédéral. 

Une situation intolérable pour la commune d’Avusy

Les allées et venues des camions sont continues sur le site de la sablière du Cannelet au grand désespoir du Maire d’Avusy. Deux ans après le référendum qui mettait officiellement fin à l’exploitation de la sablière du Cannelet, rien n’a changé dit-il. «Pour la commune d’Avusy, c’est une situation intolérable, autant pour les citoyens que pour nous-mêmes. On en a vraiment marre», fulmine René Jemmely. 

Dans l‘attente d’une décision de justice  

Marre, car il a fallu attendre un an avant que l’état ne planifie l’évacuation du site prévue d’ici 2027. Une planification que l’exploitant Maury SA a depuis contestée devant la justice  qui lui a accordé l’effet suspensif du processus d’évacuation du site. La commune d’Avusy a de son côté intenté plusieurs démarches jusqu’au tribunal fédéral, mais rien n’a bougé. La justice n’a pas encore tranché. 

Demande au Conseil Fédéral d’intervenir 

René Jemmely lui, pointe du doigt l’immobilisme de l’état dans ce dossier qui rechigne, dit-il, à respecter la volonté populaire. Ayant désormais confié le dossier à Me Romain Jordan "pour que les choses bougent enfin", le Maire indique que la commune "est tout récemment intervenue auprès du Conseil d’État, du tribunal de première instance, au Tribunal fédéral. Nous avons également demandé dernièrement au Conseil Fédéral d’intervenir auprès de l’Etat de Genève pour régulariser cette situation étant donné que l’État ne fait rien du tout et bafoue la volonté populaire», explique l’édile qui ne mache pas ses mots.

L’État travaille sur un plan B 

Du côté de l’hôtel de ville, on réfute catégorique ces accusations : «immédiatement après le vote populaire, le Conseil d’État a signifié sa volonté de fermer la sablière du Cannelet tel que le peuple l’a exprimé et nous avons entamé des procédures, justifie le Conseiller d'état Antonio Hodgers. J’avais alors dit que ces procédures seraient longues et compliquées au bas mot trois à cinq ans et encore tout dépend des recours. Donc aujourd’hui, ces recours sont en cours devant la justice, argumente le ministre du térritoire. Mieux, développe l’élu écologiste: l’État cherche, en parallèle du travail de la justice, un plan B de relocalisation de la sablière à Vernier. «Si on propose à l’exploitant un autre lieu, nous pourrons gagner du temps en nous évitant des procédures. Cet autre lieu est aujourd’hui connu. Il se situe dans la zone industrielle de Vernier. 

Vernier, un non pas définitif 

Vernier refuse pour le moment d’accueillir l’activité de la sablière du Canelet. Une position qui n’est pas définitive nous assure Antonio Hodgers. S’il aboutit à Vernier ce plan B pourra être opérationnel d’ici deux ans.