Genève

«Faire une voie verte en coupant des arbres est un non-sens »

31.01.2023 19h05 Delphine Palma

arbres

Se débarrasser des arbres pour faire de la place aux vélos et aux piétons. À Carouge et sur les bords de l’Arve, l’aménagement de la voie verte crée la polémique. Plusieurs dizaines d’arbres doivent être abattus pour laisser de l’espace à la mobilité douce. Des citoyens tentent de limiter la casse.

Les tronçonneuses grondent cet après-midi sur la promenade des Orpailleurs… Sous l’œil dépité d’une quinzaine de citoyens venus afficher mécontentement et désarroi devant notre caméra. «C’est vraiment extrêmement triste», soupire Sylvie une habitante du quartier. Anne-Marie, et son chien Jules, se promènent ici tous les jours. Écureuils roux, fourmis et de nombreux oiseaux nichent dans ces arbres dit-elle.

«On ne peut plus l'appeler voie verte»

Depuis ce matin, les engins s’attaquent à une quinzaine d’arbres. Ici, au bord de l’Arve et depuis décembre, la ville de Carouge procède aux travaux d’une portion de la voie verte d’agglomération qui traverse la commune. 650 mètres, sur un long tronçon reliant Annemasse à Saint-Genis-Pouilly. Une large piste cyclable et un cheminement pour les piétons traverseront le canton de part en part. Mais abattre des arbres pour la mobilité douce, le concept ne passe pas du tout. « De faire une voie verte en coupant des arbres c’est un non-sens. On ne peut plus l’appeler voie verte » se désole Miguel Bueno, l’un des opposants. « C’est absurde d’autant qu’il existe une piste cyclable bi-directionnelle de l’autre côté de l’Arve et qui relie Carouge à la Jonction. »

«On se bat pou l'après»

Depuis une semaine, une pétition, déjà signée par 1300 personnes circule en ligne. Les pétitionnaires reconnaissent que leur prise de conscience est tardive. Ils demandent à repenser la suite du tronçon au bord de l’Arve, en ville de Genève. «On parle de dizaine ou de certaines d’abattage d’arbres. On se bat pour l’après. Ce n’est pas en abattant des arbres et en confrontant les cyclistes aux piétons qu’on fera de Genève une ville agréable à vivre.»

Analyse "fine" de Carouge 

La maire de Carouge n’a pas donné suite à nos demandes d’interview aujourd’hui. Sur son site internet, la commune rappelle que le projet avait été largement accepté au municipal et que son analyse "fine" avait permis de réduire de 80 % le nombre d’arbres abattus.  Des chiffres vivement contesté par les opposants. Selon leur comptage sur place, 40 arbres ont déjà été coupé, et une centaine d'autres sont en sursis entre Carouge et la Jonction.