Genève

Rebondissement dans l'affaire de la plume

02.02.2023 18h49 Rédaction

C’était au mois de mai: un septuagénaire soleurois condamné en première instance à 13 ans de prison pour le meurtre de son épouse. L’expertise médico-légale privilégiait l’asphyxie avec un coussin, puisqu’on avait retrouvé une plume de 4cm dans sa bronche…

L’ancien homme d'affaires avait toujours clamé son innocence, avançant une mort naturelle découverte au petit matin, sans pour autant élucider la provenance de cette plume.

Aujourd’hui, plus de six ans plus tard et depuis la prison de Champ-Dollon, il livre une nouvelle version. C’est ce qu’a découvert le quotidien Le Temps, à travers un courrier que ce monsieur a adressé au président de la Cour.

Il s’agirait en fait d’un jeu sexuel qui a mal tourné.En effet il aurait pratiqué régulièrement avec sa défunte épouse des formes d’étouffements lors de leurs étreintes. Il décrit un cadre pour ces ébats un peu musclés, avec un geste précis défini comme façon de dire « stop ».

Sauf que ce matin de février 2016, alors qu’ils sont en train de faire l’amour avec un édredon placé sur le visage de la femme pour cette sensation d’étouffement, pas de geste stop, pas de mouvement, plus de mouvement. Le septuagénaire n’a pu que réaliser qu’elle était inanimée. Dévasté et paniqué, Il ne pouvait se résoudre à dévoiler la véritable scène qui s’est jouée ce matin-là, jusqu’à maintenant du moins.

Une plume qui a pesé lourd

il avait une explication pour la quasi-totalité des points incriminants.  Les bleus aux poignets : la tentative de soulever son corps depuis le sol froid – où il disait l’avoir découverte au petit matin- vers le lit.  Les abrasions sur la peau : le fait qu’il l’ait trainée et donc fait frotter le corps sur une partie du sol et du lit…

Une blessure au petit doigt : faite lors de cette manipulation précise

Seule demeurait cette plume dans la bronche de la défunte. Pour laquelle il n’y avait pas tant d’explications. Plume qui a clairement pesé lourd dans la balance lors du jugement du tribunal. Pourtant il s’est tu. Toutes ces années. « La honte l’a enfermé dans un mensonge » C’est ce qu’il écrit au Juge Grégory Orci dans son courrier, toujours d’après le journal Le Temps. « Un acte d’amour qui a tourné au drame » regrette-t-il. Mais malgré la honte, il devra certainement donner plus de détails et ne manquera pas d’être questionné sur ses pratiques lors de son procès en appel prévu à la fin du mois.

L’acquittement reste possible

Évidemment elles le pourraient. En première instance c’est le meurtre, avec une peine de 13 ans de prison, qui avait été retenu. Le tribunal pourrait choisir de rester sur ce qualificatif malgré l’absence flagrant de mobile. Mais à la lumière de ces nouveaux éléments, la justice pourrait aussi retenir l’homicide par négligence  3 ans de prison au plus ou même des jours amendes. L’acquittement est aussi une possibilité. En tout cas ce qui est sûr c’est que ces aveux vont venir secouer la semaine de procès prévue dans trois semaines.