Genève

Emprunts polémiques: l'aéroport de Genève a prêté de l'argent

03.02.2023 18h58 Denis PALMA

redû

Après les révélations sur les millions de francs prêtés par la FIFA à la Ville de Genève, on apprend que Genève aéroport a également prêté de l’argent aux mêmes conditions, mais cette fois-ci à la commune de Lausanne. Une information qui interpelle certains députés du bout du lac. 

Utilisation de la plateforme Loanboox dès mars 2021

Genève aéroport a confirmé hier utiliser la plateforme Loanboox dès mars 2021. La régie autonome a ainsi participé à ce système qui consiste à mettre en relation directe créanciers et débiteurs sur la base de prêts à taux 0 sur une courte période, quelques mois seulement. Le nombre de transations et les montants qui s'y réfèrent ne sont pas connus. «Genève Aéroport possède temporairement des excédents de trésorerie qui ont fait l’objet de placement de courte durée.» précise Ignace Jeannerat, porte-parole de l’Aéroport

«Des liquidités cachées par la régie autonome»

Cette nouvelle a surpris, notamment au Grand Conseil. Car un prêt de 200 millions de francs a été octroyé début 2022 par le parlement à Genève Aéroport pour l’aider à faire face aux conséquences du Covid. Même si cette enveloppe qui n’a jamais été utilisée par Genève aéroport, la démarche choque certains députés: «En 2021, le parlement était saisi d’une demande de crédit de 200 millions de francs. Or, on nous a caché que la régie autonome avait un réservoir important de liquidités. On nous a expliqué qu’il y avait un risque pour la plateforme aéroportuaire de se retrouver à court de liquidités, ce qui avait empêché le débat démocratique sur le rôle de l’aéroport, s’insurge le député d’Ensemble à gauche, Jean Burgermeister. 

Un cadeau de 11,4 millions de francs offert par le Conseil d’état 

Chez «Les Verts», Marjorie de Chastonay développe le même propos : «on a appris lors des discussions budgétaires que le Conseil d’état avait fait un cadeau de 11,4 millions de francs à l’aéroport et en même temps on apprend que la régie possède un surplus de trésorerie et accorde des prêts à court terme à d’autres villes. Je pense qu’il faut absolument règlementer tous ces flux financiers pour avoir plus de transparence et plus d’éthique, explique la députée écologiste. 

Des transactions hors des radars de la Finma

Sur le front de la gestion financière, «pas de scandale» tempère le député Alberto Velasco. Mais la question du contrôle des flux financiers se pose, dit-il. «La Finma qui est chargée des contrôles des transactions financières doit avoir un regard sur ce type d’emprunts», estime l’élu socialiste. 

A part Lausanne, qui sont les débiteurs de Genève Aéroport ? Le porte-parole de l’institution a indiqué «ne pas souhaiter communiquer sans l’accord» des entités concernées.