Genève

Un immeuble des Pâquis squatté a été évacué

09.02.2023 14h50

A Genève, des militants pour le droit au logement ont occupé jeudi matin un immeuble des Pâquis qui est, selon eux, laissé à l'abandon depuis deux ans. Ils ont forcé une entrée pour investir les quatre étages du bâtiment situé au 8 rue Royaume.

'Par cette occupation, le collectif souhaite retirer cet immeuble de la spéculation immobilière et lutter contre la gentrification du quartier', ont indiqué des militants. Ils veulent créer des espaces d'habitation collectifs ainsi que des locaux ouverts pour des activités communautaires et solidaires.

'Cette contestation doit avant tout être politique', a relevé une militante. 'Elle s'inscrit dans la lutte pour le droit à la ville et pour le droit au logement, a-t-elle ajouté. Une grande banderole portant le slogan 'Votre ruine sera notre royaume' a été déployée le long de la façade. Des fumigènes colorés ont été allumés depuis les fenêtres.

Le collectif a rappelé l'histoire de cet immeuble qui a été ravagé par un incendie au début janvier 2021. Ce sinistre avait dévoilé les conditions de vie tragique des 46 personnes qui habitaient dans l'immeuble, principalement des sans-papier. Selon le collectif, le propriétaire profitait de leur situation précaire.

Plainte pénale

Les forces de l'ordre se sont rapidement déployées jeudi dans le périmètre. Une quarantaine de personnes étaient rassemblées devant l'immeuble pour soutenir le collectif. Les policiers ont lancé une première sommation à la mi-journée demandant aux sympathisants de quitter les lieux. Ils sont ensuite intervenus pour les disperser.

Une plainte pénale pour violation de domicile et dommage à la propriété a été déposée, a indiqué Alexandre Brahier, porte-parole de la police genevoise. Cette plainte, qui a été transmise au Ministère public, ouvre la voie à une intervention pour interpeler la quinzaine de personnes se trouvant à l'intérieur de l'immeuble.

Violences policières

Présent devant l'immeuble pour soutenir l'occupation, le député d’Ensemble à Gauche Jean Burgermeister dit avoir été frappé à plusieurs reprises par les forces de l'ordre, intervenues pour évacuer de la zone les manifestants.  « Nous nous sommes fait chargés lourdement part les forces de l’orde. J’ai reçu plusieurs coups sur la tête mais aussi dans les genoux et sur le dos. Je m'étonne de savoir si c’est une consigne du conseil d’Etat. Je trouve inquiétant de matraquer un candidat aux élections en pleine période électorale. »

Un photographe de presse a reçu également deux coups de matraques communique ce soir Reporter sans Frontières. La police explique être intervenue après de nombreuses sommations. 20 personnes présentes dans l’immeuble ont été interpellé au final. Ils ont été conduit à l’hôtel de police pour violation de domicile et dommage à la propriété.