Genève

Le retard de la réforme de l'aide sociale fâche Thierry Apothéloz

10.02.2023 14h30

Apotheloz Apotheloz

A Genève, le conseiller d'Etat en charge du département de la cohésion sociale Thierry Apothéloz, a déploré les 'jeux politiques' qui retardent la réforme de l'aide sociale. Cette mesure fait partie du plan d'action contre la précarité, lancé il y a deux ans par le magistrat.

Il présentait vendredi devant la presse l'avancement de cette feuille de route qui se décline en sept objectifs, dont fait partie l'amélioration du dispositif d'aide sociale. Et sur ce point central, le magistrat socialiste, qui est candidat à sa réélection en avril, n'a pas encore atteint les objectifs fixés.

En effet, le projet de loi déposé en avril dernier et fruit d'un large consensus, a été balayé en commission en janvier par un vote de non entrée en matière. Le conseiller d'Etat, qui compte sur un retour en commission après un passage en plénière au Grand Conseil, déplore le temps perdu pour la population.

Renchérissement inquiétant

Car les besoins en aide sociale sont toujours aussi importants. Fin 2022, le nombre de dossiers traités (14'525) a augmenté de 1,2% par rapport à l'année précédente, a-t-il souligné. Et les constats sont alarmants: Genève a le plus petit revenu disponible par habitant en Suisse et 15% des Genevois renoncent à des soins pour des raisons économies.

Sans compter que l'inflation plombe les budgets de la population, touchant en particulier les bas salaires, les familles monoparentales, les seniors et les bénéficiaires de l'aide sociale. Pour en atténuer les effets, le Conseil d'Etat a toutefois augmenté les subsides pour l'assurance-maladie, les allocations logement et a indexé les allocations familiales.

Soutien pour les seniors

Parmi les avancées relevées par Thierry Apothéloz en matière de lutte contre la précarité figure une nouvelle répartition entre le canton et les communes pour la prise en charge des personnes âgées. En effet, depuis le début de l'année, les communes doivent proposer aux seniors des aides pratiques pour les courses et le ménage notamment, ainsi qu'une consultation sociale gratuite.

Le magistrat a aussi relancé le Bureau d'information sociale (BIS) qui avait été mis en place temporairement pendant la crise sanitaire. Cette permanence d'information et de conseil en matière sociale devrait être ouverte prochainement dans le quartier de la Jonction, a annoncé vendredi M.Apothéloz.

Le conseiller d'Etat veut aussi faire de la lutte contre la précarité alimentaire une priorité. Il a rappelé les longues files d'attente aux Vernets pour obtenir un sac de nourriture pendant la crise sanitaire. Si le Grand Conseil donne son feu vert, une aide financière annuelle de 550'000 francs sera être allouée à la Fondation Partage jusqu'en 2025.

/ATS