Genève

L'appel d'infirmières atteintes de Covid long

17.02.2023 21h03 Delphine Palma

Licenciées pour cause de Covid long, c’est ce que craignent des infirmières des HUG incapables de reprendre leur travail d’avant Covid. En Suisse, l’enjeu de la reprise thérapeutique suite à un Covid long est encore peu pris en considération. Pourtant des milliers de personnes sont concernées. 

Un licenciement. Après 7 ans de bons et loyaux services comme infirmière aux soins aigus des HUG, cette perspective d’être mise à la porte inquiète Gloria Castro. Diagnostiquée avec un Covid long attrapé à l’hôpital en novembre 2020, elle ne peut plus reprendre son poste pour des raisons de santé.

« Nous ne sommes pas bonnes à jeter à la poubelle. On doit apprendre à travailler autrement.» Gloria Castro

Après une période de droit au salaire de 730 jours civils, et avoir tenté une reprise thérapeutique sans succès, elle ne veut pas être licenciée comme le droit le permet pourtant à l’employeur. « Je demande à mon employeur, les HUG, et à l’Etat qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils ne nous laissent pas sans emploi, sans avenir et sans la possibilité de reconstruire quelque chose sur la base de cette maladie.»

Sensibliser les employeurs

Corinne Baudet, elle, a pu reprendre le travail malgré les symptômes du Covid long. Cette enseignante en primaire est aujourd’hui maitresse d’appui à 40%. Depuis son Covid, elle se bat au sein de l’association «long Covid Suisse» pour sensibiliser les employeurs à cette nouvelle maladie. Un guide pour les RH a été élaboré. « La première chose, c’est de prendre le temps » précise Corinne Baudet. « Réinsérer un employé prend du temps. En plus, il faut accepter l’incertitude. On ne peut jamais prévoir l’évolution. »

Près de 5'600 demandes AI déposées

En suisse l’association estime qu’environ 44’000 personnes pourraient être éligibles à l'AI. Depuis 2020, près de 5'600 demandes AI ont été déposées dans les cantons. Genève en a enregistré 350 en 2021 et 2022. Des milliers de personnes concernées donc, mais peu de relai politique déplore l’association. 

Pour les infirmières, les politiques ont pris le dossier en main. Ensemble à Gauche, parti pour lequel Gloria Castro est candidate au Grand Conseil, a déposé une motion urgente au parlement cantonal. Ils demandent l’annulation des procédures de licenciement. 4 infirmières au moins sont concernées.