Genève

«La communauté internationale doit bannir l'Iran comme elle a banni la Russie»

27.02.2023 18h58 Delphine Palma

iran

Les représentants de la République islamique d’Iran ne sont pas les bienvenus à Genève. C’est le message qu’ont voulu faire passer plusieurs centaines de manifestants rassemblés sur la place des Nations. En plus des exactions du régime en Iran, ils dénoncent la position de la Suisse, jugée faible et trop conciliente

L’ancien drapeau iranien flanqué d'un lion solaire flotte cet après-midi un peu partout devant l’ONU. Ils sont plusieurs centaines à le brandir pour s’insurger de la présence au Conseil des droits de l’homme du ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran Hossein Amir Abdollahian. «On aimerait passer le message à la communauté internationale qu’il faut arrêter toute relation avec ce régime terroriste qui massacre les Iraniens», revendique Ali Basti de Solidarité avec les Iraniens. «La communauté internationale doit les bannir comme elle a banni la Russie».

"Femme, vie, liberté"

Deux manifestations iraniennes distinctes se déroulent en parallèle à quelques mètres. L’une est plus politique et émane du Conseil national de la résistance iranienne. Plus loin, sous la chaise brisée, l’appel à manifester vient du mouvement de solidarité avec les Iraniens. Plusieurs associations et personnalités politiques ont pris la parole, dont le conseiller d’Etat Antonio Hodgers qui reprend le slogan "femme, vie, liberté". Syndicats, politiciens ou avocats se relaient ensuite pour fustiger les nombreuses exactions du régime de Téhéran.

Politque "déplorbale" de la Suisse

Mais c’est aussi la Suisse, à travers la position du Conseil fédéral et les propos d’Alain Berset qui essuie les critiques. « La politique du Conseil fédéral est déplorable», réagit le député Sebastien Desfayes. «Toute une jeunesse cherche à reverser un régime totalitaire, et Alain Berset ne trouve rien de mieux que de célébrer l’anniversaire de ce même régime.»

À l’intérieur du Palais, l’ambiance est forcément plus feutrée. Au moment du discours très attendu du ministre iranien, aucune délégation n’a quitté les lieux comme les ONG le demandaient. Mais à Berne, la pression sur le Conseil fédéral est forte. Le Parlement a voté cet après-midi un texte qui demande au CF une condamnation officielle du régime et la reprise des sanctions de l’Union européenne.