Genève

Les écoles privées ne veulent pas du nouveau réglement du DIP

01.03.2023 17h04 Gilles MIELOT

redac

L’Association genevoise des Ecoles Privées dénonce une ingérence du département de l’instruction publique dans une refonte réglementaire à marche forcée et sans consultation. Parmi les points d’achoppements, l’intégration scolaire des enfants de 3 ans dans le privé ne serait plus possible et aurait des conséquences pour les crèches et le budget du canton.

Un cadeau empoisonné de fin de législature, voilà comment l’association genevoise des écoles privées, qui regroupe 48 établissements et 13 500 élèves, résume un changement de réglementation mis en consultation par le DIP. L’âge du début de scolarité, 4 ans dans le public contre 3 ans dans le privé. Le canton souhaite une harmonisation.

«Les familles devraient mettre leurs enfants dans les crèches qui sont déjà surchargées et cela aurait aussi un effet sur l'emploi de nos enseignants» dénonce Emmanuel Coigny proviseur au collège du Léman.

Ça coince sur l’âge mais aussi sur une ingérence globale dans le fonctionnement des établissements privés. Pour Sean Power, président de l'association genevoise des écoles privées «C'est une volonté de contrôler la gestion de nos établissements, la formation de nos enseignants, leur recrutement et la nomination des directions des établissements»

Une absence de concertation.

Les écoles privées estiment avoir été mises devant le fait accompli et regrettent une absence de dialogue. Le DIP répond qu’il ne s’agit que d’une consultation, mais que le règlement doit être mis en conformité avec la loi sur l’instruction publique.

Des députés, majoritairement PLR, déposeront d’ici la fin de la semaine un projet de loi sur l’accueil pré-scolaire pour permettre aux écoles privées de continuer à accueillir les enfants dès 3 ans. Ils dénoncent des conséquences sur les finances cantonales, l’harmonisation voulue par le DIP entrainerait selon eux un surcoût de près de 7 millions chaque année, pour financer l’accueil en crèche de 150 élèves de 3 ans.

L’association genevoise des écoles privées a encore un autre atout dans sa manche. Nicolas Jeandin avocat de l’AGEP précise qu'en cas d'acceptation de ce nouveau réglement, la justice sera saisie.

Le DIP reconnait l'importance des écoles privées dans un canton très international et espère un dialogue franc et constructif. Mais pour cela, il faut trouver le temps de se rencontrer, cela n’a pas encore été le cas à ce jour.