Genève

PLQ Bourgogne: densifier ou ne pas densifier?

02.03.2023 15h28 Lucie Hainaut

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Le 12 mars, la Ville de Genève votera sur le Plan Localisé de Quartier «Bourgogne»: il prévoit la construction de 450 logements à proximité des Charmilles et du parc des Franchises. Mais une association s’oppose au projet. 

Dans le quartier de Bourgogne, les habitants se mobilisent contre le PLQ, le plan localisé de quartier. Il prévoit la construction de 8 immeubles d’une hauteur de 23 mètres, pour un total de 450 logements. Les bâtiments atteindront six étages. La zone concernée mesure 35'000 mètres carré. Elle se situe entre la route des Franchises, l’avenue Soret, la rue de Bourgogne et celle du Dauphiné.

Un PLQ qui fait débat

Le Conseil municipal de la ville a avalisé le PLQ en mars dernier. Il est aujourd'hui soutenu par tous les partis, sauf l’UDC et le MCG. Mais c’était sans compter le référendum des habitants, très remontés contre le projet: «C’est à l’opposé de tout ce qu’on entend que les Verts veulent garder des arbres, garder de la biodiversité, qu’il faut des poumons… À Genève avec le réchauffement, les gens n’en peuvent plus. Donc c’est démonter un quartier, un poumon vert, dans un endroit déjà très densifié» s’agace Christophe Veuthey, un habitant du quartier. Les Verts justement défendent le PLQ: «Avec ce qu’on propose pour ce quartier on va pouvoir loger mille personnes, contre une centaine qui vivent actuellement dans les villas. C’est beaucoup plus intéressant au niveau environnemental mais aussi social, d’avoir mille habitants sur cette parcelle. C’est mieux qu’avoir des gens qui partent vivre en France voisine parce qu’ils n’ont pas les moyens de vivre en ville» argumente Omar Azzabi, président des Verts Ville de Genève. 

Soutiens et opposants s’écharpent sur la biodiversité

Les habitants du quartier mettent en avant l’impact négatif que le projet aura sur la biodiversité, selon eux. Ils ont recensé de nombreuses espèces d’oiseaux, de mammifères ou d’insectes qui vivent sur leur terrain, donc le lucane. Il a élu domicile dans le jardin de Pierre-Yves Decorvet: «C’est le premier juin, chaque année, on a la visite de nos lucanes préférés. C’est le plus grand coléoptère connu, il mesure 8 à 10 centimètres. C’est lui qui fait pourrir les arbres et qui les fait redevenir du compost, de la terre. En fait c’est tout un biotope là-dedans» explique-t-il, en désignant une souche d’arbre dans son jardin. Omar Azzabi de son côté se veut rassurant pour la faune: «Le procédé de chantier qui va être mis en place, il le sera sur une dizaine d’années. Donc on va pouvoir y aller au fur et à mesure, parcelle par parcelle, on va pouvoir travailler sur chacune des maisons qui sera quittée par ses habitants. Donc l’impact sur la biodiversité sera amoindri et étalé sur le temps. Et puis la Ville a consulté des associations environnementales comme Pro Natura» tempère l’élu Vert.

Réponse dans les urnes, le 12 mars prochain.