Genève

Votations du 12 mars: pour ou contre Zéro Pub?

03.03.2023 19h15 Lucie Hainaut

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Faut-il bannir l’affichage commercial dans l’espace public? Les citoyennes et citoyens de la Ville se prononceront sur la question dimanche 12 mars. La gauche soutient l’interdiction, alors que la droite s’y oppose farouchement. 

Moins de pub, plus de culture: c’est le crédo du PS Ville de Genève. Les socialistes organisent des flash-mobs pour soutenir l’interdiction de la publicité: «C’est une flash mob qui permet de montrer l’usage qui peut être fait des affiches blanches qui sont prévues par le texte de l’initiative, sur lequel nous votons le 12 mars. Elles sont disponibles pour des artistes professionnels comme ici, ou les citoyennes et citoyens qui ont des talents artistiques» explique François Mireval, coprésident du PS Ville de Genève.

«Avec la publicité commerciale il y a un vrai problème»

Si la population vote sur le sujet, c’est parce que la droite a lancé un référendum après l’adoption du règlement d’application de Zéro Pub par le Conseil municipal de la Ville en mars 2022. Il prévoit l’interdiction de l’affichage commercial en Ville de Genève au profit d’affiches blanches. Le but: permettre à la population d’exprimer sa créativité. La publicité pour des événements culturels, sportifs ou récréatifs reste elle autorisée: «Avec la publicité commerciale il y a un vrai problème, des réelles nuisances pour l’environnement, pour la cohésion sociale, pour les droits culturels. Alors qu’avec la communication ou la publicité culturelle, il y a vraiment une plus-value pour le vivre ensemble» justifie Emmanuel Deonna, membre du comité d'initiative Zéro Pub.

«Un panneau de publicité ne collecte pas vos données»

À l’heure actuelle, la Ville dispose de 4713 surfaces d’affichage. 1480 sont prévues pour des publicités commerciales, soit un tier des surfaces. Si l’initiative Zéro Pub entre en application, la Ville estime les pertes financières à 4,7 millions de francs. Les référendaires jugent cette projection en-deçà des pertes réelles générées par zéro pub. Mais ce n’est pas la raison principale de leur opposition à l’initiative: «Elle va pousser les petits commerçants qui font de l’affichage de manière locale vers des moyens digitaux. Un panneau de publicité ne collecte pas vos données, ne vous harcèle pas en ligne, et ne revend pas vos données. On est en train de se tirer une balle dans le pied puisqu’on cherche à supprimer le dernier moyen de faire de la publicité de manière locale» martèle Kevin Schmid, président du PLR Ville de Genève.

Les soutiens à l’initiative considèrent que la publicité pousse à la surconsommation et à l’endettement, en plus de propager des messages sexistes et discriminatoires. Ils voient dans cette interdiction l’occasion d’améliorer la qualité du paysage urbain. Les opposants quant à eux parlent de censure, d’atteinte à la liberté de commerce et y voient une forme d’infantilisation des citoyens et citoyennes. Au final, ce sont ces derniers qui trancheront le 12 mars prochain.