Genève

Deux députés débattent de l’initiative «pour des soins dentaires accessibles»

03.03.2023 20h02 Rédaction

Thomas Wenger (PS) et Thomas Bläsi (UDC) débattent de l’initiative déposée ce vendredi par les socialistes. Trois axes sont avancés, entre chèques dentaires, moyens de prévention et un poste de dentiste cantonal. Cela sera-t-il suffisant?

Ce vendredi matin le Parti socialiste a déposé son initiative «pour des soins dentaires accessibles à toute la population». Elle émane d’un constat: 6 à 20% de la population renonce aux soins dentaires car trop chers. Alors que faire? Thomas Wenger (PS) et Thomas Bläsi (UDC) débattent.

Pour le premier, l’absence des soins dentaires dans la prise en charge des soins Lamal est une aberration. «L’ensemble de votre corps est pris en charge par la Lamal de base quand vous avez un problème de santé, sauf vos dents, rappelle-t-il. C’est ce que l’on essaye de résoudre avec une proposition assez simple: il faut déjà renforcer la prévention des soins dentaires auprès de la population.»

L’initiative veut également mettre en place un chèque dédié de 300 francs pour les personnes qui touchent un subside d’assurance maladie. Selon lui, cette mesure concernerait 125’000 Genevois et coûterait 40 millions de francs par an. «Avec la prévention, on économise beaucoup de soins qui peuvent être plus importants», glisse-t-il. 

«On est face à une profession dérégulée»

Si cette mesure ne toucherait qu’un tiers de la population, Thomas Wenger espère qu’à terme, les soins dentaires soient intégrés dans l’assurance de base. En face, Thomas Bläsi reconnaît la nécessité de se pencher sur la question. Il rappelle que son parti avait déposé un texte pour une prise en charge des soins dentaires par la Lamal pour les personnes souffrant d’effets secondaires d’un traitement.

«Mais la problématique, c’est que l’on est face à une profession qui est dérégulée au niveau fédéral. Vous n’avez pas un dentiste qui va vous faire un détartrage au même prix qu’un autre. Est-ce que finalement, c’est rendre service à la population en lui rendant ses 300 francs, qui lui appartiennent, pour payer au prix de l’or des céramiques?»

Le député UDC propose, en alternative, de mettre en place des dentistes conventionnés, avec un catalogue de prix. «Mais donner 300 francs dans cette période électorale, je comprends, il y a un côté cadeau de Noël, tacle-t-il. Ce n’est pas satisfaisant en terme de résultat.» Il explique que des prises en charge gratuites existent toujours pour les personnes à peu de moyens. Il s’accorde cependant sur la nécessité d’un dentiste cantonal et des mesures de prévention.

«L’UDC nous parle de marchés régulé et dérégulé, de conventions, etc. Nous nous essayons de répondre aux gens qui n’arrivent pas à payer leur facture de dentiste, répond Thomas Wenger. Tous les partis parlent de pouvoir d’achat à l’approche des élections, nous nous avons une proposition très concrète.»