Genève
Dérives judiciaires: un rapport parlementaire pointe les méthodes autoritaires d’Olivier Jornot et d’un inspecteur de police
07.03.2023 16h00
Rédaction
édition spéciale
Le document dévoilé ce matin éclabousse le Procureur général Olivier Jornot et un inspecteur de la police judiciaire quant à des méthodes autoritaires inquiétantes. Il porte sur les conditions dans lesquelles l’ancien député et conseiller municipal Simon Brandt a été arrêté. À l’époque, l’homme était accusé de violation du secret de fonction, il a depuis été intégralement blanchi.
L’essentiel en bref:
- Dans son mandat d’arrêt contre Simon Brandt, le Procureur a expressément exigé «la fouille des orifices et des cavités du corps qu’il est possible d’examiner sans l’aide d’un instrument».
- Selon les commissaires, Olivier Jornot a menti durant son audition devant les députés, niant avoir ordonné ce type de fouille. Un document l’atteste pourtant.
- Des méthodes «humiliantes», une mise à nu en dehors des règles qui s’appliquent et l’usage de menottes poussent les députés à dénoncer «une arrestation disproportionnée et constitutive d’un abus d’autorité».
- Simon Brandt a été placé dans un cachot - pas un violon, mais un cachot de deux mètres sur un mètre - une cellule de rétention ne correspondant à aucune norme au sein de la police.
- Pendant les dix premières heures d’arrestation, il a été refusé au prévenu l’assistance d’un avocat. Un ordre expressément donné par Olivier Jornot dans cette affaire.
- Les députés regrettent une mise en accusation hâtive et malveillante, aux conséquences dramatiques sur la carrière politique et la santé de la victime. Il n’aura fallu que quelques heures pour prouver l’innocence de Simon Brandt.
- Aucun auteur ni commanditaire de cette arrestation n’a été sanctionné.
- Depuis ce scandale, certaines directives de la police, notamment sur les fouilles, ont été mises à jour.
- Interrogé, le conseiller d’État en charge de la justice et de la police Mauro Poggia dit son «inquiétude et son insatisfaction quant aux différentes décisions rendues» mais indique «respecter la séparation des pouvoirs».
- Rédigé par Alberto Velasco (socialiste), le rapport a été adopté par l’ensemble des partis (10 oui), à l’exception du PLR (3 non, 1 abstention).