Que faire avec 1,3 milliard supplémentaire dans les caisses?
1,3 milliard de francs d’excédents dans les caisses de l’État: c’est la bonne surprise que devrait annoncer la ministre des Finances à la fin du mois, selon des sources révélées par Le Temps. Après une année 2021 exceptionnelle avec déjà 1 milliard de rentrées fiscales supplémentaires, le millésime 2022 bat tous les records. A quelques semaines des élections, l’utilisation de cette manne devient un enjeu électoral. A droite et à gauche, les propositions divergent.
1,3 milliard, un cadeau tombé du ciel? Non, pas vraiment. Les explications sont multiples: la belle vigueur de l’économie genevoise d’abord mais cette manne provient essentiellement du négoce des matières premières qui, stimulé par la guerre en Ukraine, a réalisé des bénéfices records en 2022.
Que faire de ces rentrées fiscales? Pour le PLR, il faut baisser les impôts. «Dans le canton qui impose le plus ses concitoyens et qui a les dépenses par habitant les plus élevées du pays, il s’agit de rendre cet argent aux contribuables en baissant l’impôt des personnes physiques. Il faut aussi rembourser la dette qui ne nous a pas coûté grand-chose durant des années avec les taux d’intérêt négatifs, aujourd’hui il remonte cela veut dire que l’on va payer beaucoup plus cher aux banques. Il faut donc impérativement la rembourser», explique Yvan Zweifel, chef de groupe PLR et membre de la commission des finances.
Aider financièrement les propriétaires d’immeubles
Baisser les impôts et la dette, le Centre y est également favorable. Comme le PLR, le parti propose d’investir une partie de ce milliard dans la rénovation du parc immobilier genevois. Il s’agit d'aider financièrement les propriétaires d’immeubles. «La rénovation des bâtiments va nous tomber dessus l’année prochaine. Le canton devra participer financièrement, aidé aussi par la Confédération. Et là il y a une bonne occasion de mettre de l’argent de côté pour cela», argumente Jacques Blondin.
Financer une allocation de fin de mois
Le PS veut renforcer le pouvoir d’achat des plus démunis jusqu’aux classes moyennes. «Face à l’inflation, l’augmentation des loyers et des primes d’assurance maladie, le PS propose de financer une allocation de fin de mois entre 300 et 500 francs pour les plus modestes jusqu’aux classes moyennes. Mais il faut aussi financer un chèque annuel de 300 francs pour les soins dentaires», détaille le président du PS Thomas Wenger, également membre de commission des finances.
Indexer les salaires de la fonction publique à l’inflation réelle
Même idée directrice pour Ensemble à gauche qui veut aussi utiliser cet argent pour soutenir les salaires de la fonction publique. «Le Conseil d’État pourrait prendre une mesure immédiate qui consisterait à indexer les salaires de la fonction publique à l’inflation réelle car beaucoup de foyers sont démunis face à la vie chère. Il faudrait aussi faire la même chose avec les petites rentes», propose Olivier Baud, membre Ensemble à gauche de commission des finances.
La commission des finances du Grand Conseil se réunit mercredi prochain. Les Genevois se prononcent également dimanche sur une initiative en faveur d'une taxe sur les dividendes des actionnaires.