Genève

Le candidat et vigneron Lionel Dugerdil accusé de pollution de rivière

10.03.2023 16h51 Céline Argento

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Il y a quelques jours le candidat UDC et vigneron Lionel Dugerdil faisait parler de lui pour des travaux illégaux sur son terrain. Notre rédaction a appris qu'il est en cause dans une autre affaire, cette fois, de pollution de l’eau. 

C’est ce petit ruisseau qui fait l’objet d’un conflit à Choully: le Nant de l’Écra. Le cours d’eau est situé en contrebas du village, sous des hectares de vignes. En 2020, une pollution est constatée dans le ruisseau et rapportée à l'État. Ce dernier entame alors des investigations pour remonter à la source de la pollution. «Il y a bien eu un constat de pollution avec un développement bactérien important asphyxiant le cours d'eau. Elle a été constatée sur le Nant de l'Ecra sur son tronçon supérieur, à la sortie d'un exutoire d'eaux pluviales» nous confirme le département du Territoire. 

Cas répétés 

Les analyses attestent d’une pollution durant la période des vendanges, due à une surdose de sucre. À cause de cette surabondance, des bactéries ont émergé et pollué. Or le cas n’est pas isolé. Plusieurs fois par le passé, des pollutions similaires ont été constatées dans ce Nant. En 2016 et 2017, des assainissements de caves ont été demandés l’Etat pour l’ensemble du village. La pollution de 2020 a donc interpellé les autorités. Le vigneron Lionel Dugerdil a été identifié comme potentiel responsable après enquête. «L'Office cantonal de l'eau a instruit ce dossier et ouvert une procédure», complète le département. Lionel Dugerdil a reçu une amende, laquelle est contestée actuellement par ce dernier devant la justice. Le vigneron n’a pas souhaité s’exprimer à notre micro. 

Deux à trois cas problématiques par an

Chaque année à Genève, entre 50 et 60 constats de pollution sont recensés. Quelques-uns sont plus problématiques, comme le précise Paulo-Miguel Lopes, chef du secteur de la protection des Eaux: «entre deux et trois cas par année demandent une enquête plus approfondie permettant de remonter à la source de la pollution.»

L’Etat entend rendre le public attentif en cas de suspicion de pollution: «Il est important d'appeler rapidement le 118. Le problème de l'eau, c'est que les indices vont s'écouler. Donc plus vite nous intervenons, plus vite nous pourrons trouver la source.»

L’affaire Dugerdil est encore devant la justice, la réponse devrait intervenir prochainement. Le cas est d’autant plus important que la zone concernée est celle de la future décharge de mâchefers, ces déchets de déchets. Les opposants dont Lionel Dugerdil refusent cette décharge car ils craignent, justement, une pollution du Nant de l’Écra.