Genève

Genève pourrait réquisitionner les salles communales pour les migrants

10.03.2023 19h10 Gilles MIELOT

redac

L’afflux de migrants en provenance d’Ukraine mais aussi d’Afghanistan ou de Turquie met l’Hospice général sous tension. Accueillir ces réfugiés dans de bonnes conditions devient difficile faute de places d’hébergement. Après les surfaces commerciales et les bureaux, ce sont les communes qui sont sollicitées par le canton. Certaines s’en offusquent.

Genève a accueilli 5'400 personnes en 2022. Réfugiés ukrainiens, ou requérants d’asile. Une répartition opérée par le secrétariat d’Etat aux migrations dans toute la Suisse. Genève accueille 5,8% de toutes les arrivées. L’année 2023 devrait encore voir un afflux massif de personnes.

Réquisitionner des salles communales

Palexpo, des bureaux, des locaux commerciaux: toutes les possibilités sont examinées, mais elles sont limitées. Le canton via une lettre du département de la Cohésion sociale a demandé aux communes de se préparer à accueillir rapidement des réfugiés dans les salles communales: «À ce stade, la loi permet au canton de réquisitionner des salles si nécessaire, nous ne l'avons jamais fait, parce que nous travaillons en concertation, et j'aimerais poursuivre dans cet état d'esprit», précise le conseiller d'Etat Thierry Apothéloz.

Des communes s’inquiètent de ces réquisitions au dépend de leurs activités culturelles et associatives avec des plannings déjà bookés et des contrats signés. «Le but du jeu n'est pas de mettre les communes dans la panade, c'est de trouver des solutions en commun pour des personnes qui fuient la guerre. S'il y a des contraintes, on trouve toujours des solutions» rassure Thierry Apothéloz.

La Maire de Chêne-Bougeries exprime son désarroi

La Maire de Chêne-Bougeries, Marion Garcia Bedetti, nous dit son désarroi face à cette potentielle réquisition des salles communales. Ces lieux sont habituellement réservé tout au long de l'année pour des manifestations culturelles communales. 

La Maire précise que son mécontentement émane également de la forme du courrier reçu. Celui-ci indique tout simplement la venue de l'Hospice général pour examen des conditions pour placer des migrants en salle communale, sans demander ni prendre en compte l'avis de la commune elle-même.

Hormis ce courrier, aucune discussion n'a été menée à en croire l'élue de Chêne-Bougeries. A l'image du manque d'information, Marion Garcia Bedetti s'interroge: «Quelle est le degré d'urgence? Dans quelle situation sommes-nous? on se pose beaucoup de questions».