Genève

4,3 tonnes de microplastiques se déversent du lac vers le Rhône

14.03.2023 18h47 Lucie Hainaut

Rhône

4,3 tonnes de microplastiques s’échappent chaque année du lac Léman dans le Rhône: c’est la conclusion d’une étude menée par Oceaneye. L’association souhaite alerter sur les conséquences de cette pollution sur les mers et les océans. 

Son eau est claire, d’un bleu transparent. Elle semble pure et pourtant, le Rhône charrie plusieurs tonnes de déchets par année. L’ONG Oceaneye publie aujourd’hui une étude sur le sujet: «On a mesuré un flux de micro- et mésoplastiques de 4,3 tonnes par an. Ces microplastiques proviennent de la fragmentation de plus gros objets. On a également mesuré une forte tendance saisonnière : la plupart de ces déchets sont perdus en été, ce qui nous fait penser qu’ils proviennent principalement d’incivilités liées aux activités en extérieur, du littering, des débordements de poubelles etc» explique Pascal Hagmann, fondateur et directeur d’Oceaneye. 

Un total estimé à 12 tonnes de déchets

L’étude ne concerne que les plastiques d’une taille comprise entre 1mm et 2,5cm. En prenant en compte les déchets plus gros, Oceaneye estime que le flux total de plastique qui se déverse dans le Rhône avoisinerait les 12 tonnes par année. Parmi les déchets retrouvés: des mégots de cigarette, des petits objets… Mais aussi des emballages alimentaires comme de la cellophane, des fils de pêches, du sagex ou des pellets, soit des fragments destinés à l’industrie du plastique.

Des pistes de solutions

L’ONG a déjà mené une première étude sur les microplastiques dans le lac. Elle a jugé utile de mesurer la quantité de déchets évacués du lac vers le Rhône: «La plus grande partie des déchets qui entrent dans le Léman s’échouent sur les plages ou se sédimentent dans le fond du lac. Donc il y avait un intérêt quand même à savoir la part qui était relarguée à l’aval du bassin versant du Léman» développe Pascal Hagmann. Oceaneye propose plusieurs solutions pour réduire la pollution plastique dans le Rhône: réduire voire interdire les emballages, soutenir le vrac, ou encore mieux former les enfants au sujet des méfaits des déchets sur l’environnement.