La crise de Crédit Suisse fragilise le tissu économique genevois
Après avoir perdu près de 30% de sa valeur sur les marchés hier, Crédit Suisse a vu son action rebondir aujourd’hui. La crainte d’une faillite et d’une crise bancaire s’éloigne, le tissu économique genevois respire mais reste vigilant.
Sueurs froides hier sur les marchés, et inquiétude pour les entreprises genevoises notamment. Le mastodonte helvétique, deuxième banque du pays a vu son titre plonger hier laissant entrevoir le spectre de la faillite et d’un effet domino. L’emprunt de 50 milliards à la BNS a calmé la bourse, l’action Crédit Suisse a bondi de 20% aujourd’hui après avoir perdu 30% de sa valeur hier.
«De part sa taille dite systémique parce que d'importance, les inquiétudes peuvent être décuplées. Les entrepreneurs genevois sont inquiets quant aux financements dont ils peuvent bénéficier» précise Vincent Subilia, le directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève.
Une banque solide mais qui affiche des pertes.
La banque aux 100 000 entreprises clientes a versé plus de 3 milliards de crédits covid à des sociétés suisses en 2020. Aujourd’hui, elle compte plus de 35 milliards de prêts accordés à des PME. Le répit d’aujourd’hui n’élude pas pour autant la crainte d’une activité économique ralentie.
Pour Fabrizio Quirighetti, responsable des investissements chez Decalia : «Avec la remontée des taux et cette crise de confiance, le coût du crédit de manière générale, va augmenter, les banques vont devenir plus frileuses pour prêter de l'argent»
La résilience et le dynamisme du tissu économique genevois n’est toutefois pas suffisant pour échapper à une crise en cas de défaut de Crédit Suisse. «Pour une entreprise qui ne remplit pas tous les critères bancaires, un nouvel établissement ne serait pas ouvert à reprendre sa dette parce qu'elle est plus risquée» indique Patrick Schefer, directeur de la fondation d’aide aux entreprises.
Les marchés très sensibles aux rumeurs n’aiment pas l’incertitude. Credit Suisse doit poursuivre son programme de restructuration pour tenter de se redresser. Début février, la banque avait dévoilé une perte nette de 7,3 milliards de francs pour l'exercice 2022 et avait prévenu s'attendre encore à une perte en 2023. Le prêt de la BNS pourrait rebattre les cartes.